Travailleurs et allocataires sociaux sont devenus la cible privilégiée d’attaques multiples. La CSC, la FGTB et la CGSLB veulent revenir aux fondamentaux : mettre rapidement en place une fiscalité juste.
Rémunération des bénévoles, création de flexi jobs dans l’Horeca (et élargissement aux autres secteurs d’activité), coupes sombres dans les services publics, nouvelles économies sur la sécurité sociale, réintroduction de barèmes jeunes plus bas… ça part dans tous les sens. On dirait que le gouvernement veut cacher son incapacité à prendre les bonnes décisions en laissant chacun lancer son ballon d’essai. Même le patronat s’en mêle, qui affirme ne plus vouloir du tax shift !
Pour décider d’un saut d’index ou du relèvement de l’âge légal de la pension à 67 ans, le gouvernement n’y a pas été par quatre chemins. Il a décidé sans concertation d’imposer sa volonté et de pénaliser les travailleurs et les allocataires sociaux.
En revanche, quand il s’agit d’opérer un glissement fiscal pour alléger l’impôt sur les revenus du travail, il n’y a plus personne. Ou, plus exactement tout le monde y va de sa petite idée pour éviter d’être soi-même plus taxé..
Le glissement de fiscalité peut aider à résoudre beaucoup de problèmes :
- accroître le pouvoir d’achat des travailleurs, des pensionnés et des allocataires sociaux
- soutenir l’emploi dans des secteurs à forte intensité de main d’œuvre qui sont exposés à une forte concurrence internationale et au dumping social.
- apporter des ressources à la sécurité sociale
Pour la CSC, la CGSLB et la FGTB le seul tax shift valable consiste à rendre la fiscalité plus juste en faisant payer plus ceux qui ont davantage de moyens. Surtout parce que ce sont souvent eux qui, jusqu’à présent, ont le moins contribué. En Belgique, les grosses fortunes et les revenus du patrimoine sont moins imposés que les revenus du travail. Faire mieux contribuer le capital aux dépenses publiques n’est donc que justice.
Le gouvernement doit également veiller à ce que ceux qui fraudent le fisc ou qui se rendent coupables d’évasion fiscale paient correctement leurs impôts. Les sociétés multinationales profitent de tous les avantages fiscaux possibles et imaginables (ruling, intérêts notionnels, etc.) ou s’arrangent pour sortir leurs bénéfices de leur bilan en créant des sociétés écrans, ou de fausses filiales, en faisant de faux emprunts à des filiales ou leur société mère, etc. Des sociétés et de riches particuliers dissimulent leur patrimoine dans des sociétés off-shore et des comptes secrets dans des paradis fiscaux.
Que tous ceux qui trouvent que le coût du travail est trop élevé en Belgique aient le courage de le réduire, non pas en diminuant le pouvoir d’achat des salariés, mais en déplaçant la fiscalité des revenus du travail vers ceux du capital.