Le 10 décembre : la journée internationale des droits de l’homme
65 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme, le front commun syndical rappelle que des millions de personnes dans le monde entier sont toujours exclues de l’art. 23 de la Déclaration universelle selon lequel “Toute personne a le droit de fonder, avec d’autres, des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts ”.
Outre les lois qui entravent une libre organisation, ou les entreprises qui intimident les syndicats et refusent de les reconnaître, la dure réalité nous rappelle que la violation de ces droits va souvent de pair avec une opposition bureaucratique, une répression brutale et des menaces, allant jusqu’à des menaces de mort à l’encontre des syndicalistes. C’est pourquoi, le mouvement syndical international saisit l’opportunité de la Journée des droits de l’homme pour rappeler aux décideurs politiques que les droits syndicaux, tout comme les droits du travail, sont aussi des droits de l’homme.
L’article 23 de la Déclaration universelle des droits de l’homme n’est pas le seul à ne pas être respecté. Chaque jour, d’autres droits de l’homme, comme le droit à l’enseignement, le droit à la protection, le droit de se déplacer librement, ….. sont, eux aussi, bafoués.
Le 10 décembre, la FGTB, la CSC et la CGSLB rappellent (avec la CSI et ses fédérations) que la reconnaissance des droits de l’homme constitue LA condition de base pour le renforcement du mouvement syndical démocratique et pour une société socialement juste dans le monde entier.
En cette journée internationale des Droits de l’homme, le front commun syndical souhaite donc à nouveau mettre le doigt sur la discrimination permanente des syndicalistes et sur la non-reconnaissance des droits de l’homme fondamentaux. Parallèlement aujourd’hui, nous mettons plus particulièrement en avant nos efforts dans la lutte pour la reconnaissance et le respect des droits syndicaux et des droits de l’homme de façon générale.
Le rapport sur les violations des droits syndicaux révèle des faits saillants dans 87 pays, en mettant particulièrement l’accent sur sept pays où l’existence des syndicats et d’autres institutions démocratiques court un risque extrême : Birmanie/Myanmar, Bahreïn, Fidji, Guatemala, Swaziland, Zimbabwe et Géorgie.
Dans plus de la moitié des pays examinés, des travailleurs/euses ont été licenciés ou soumis à une discrimination en raison de leur affiliation à un syndicat.
Le rapport comporte des informations détaillées sur la violence physique commise à l’égard de syndicalistes pour avoir mené des activités syndicales dans 24 pays. À titre d’exemple, 18 syndicalistes ont été assassinés en Colombie en 2012 et au moins quatre déjà cette année. Deux travailleurs ont été tués par la police en Sierra Leone alors qu’ils manifestaient pour réclamer de meilleures conditions de travail dans les mines en janvier 2013
La CSI établit chaque année un rapport sur les violations des droits syndicaux, comme la liberté d’association ou le droit aux négociations collectives. Le rapport annuel 2013 peut être consulté ici http://www.ituc-csi.org/pays-a-risque-rapport-2013-de-la
Le rapport comporte des informations détaillées sur la violence physique commise à l’égard de syndicalistes pour avoir mené des activités syndicales dans vingt-quatre pays.
En outre, la négociation collective a été considérablement affaiblie dans des pays où les relations de travail sont solides, notamment au Portugal, en Grèce, en Roumanie, en Espagne et en Italie.
Dans vingt-huit des pays considérés, le rapport examine l’arrestation et la détention de travailleurs-euses en raison de leur affiliation et activités syndicales. Nonante et un membres du syndicat KESK demeurent en détention en Turquie.