Une fois de plus, avant même sa présentation officielle, le contenu du rapport technique du Conseil Central de l’Economie est réduit à une attaque contre l’indexation et la formation des salaires. Le Syndicat libéral demande que chacun lise le rapport complètement. Le cadre actuel de la loi du 26 juillet 1996 nous oblige explicitement à tenir compte de nos pays voisins. Pour le Syndicat libéral cela signifie définir une stratégie en fonction de nos spécificités afin de sauvegarder la compétitivité de la Belgique et l’emploi.
Les débats ne peuvent pas porter uniquement sur notre mécanisme d’indexation, car nous ne sommes pas une exception dans le contexte européen. Outre le Luxembourg qui utilise un système semblable au nôtre, d’autres pays connaissent aussi des mécanismes formels d’indexation salariale, comme Chypre, l’Espagne, le Portugal, la Finlande, l’Italie, la Pologne, la Hongrie, la France, la Slovénie et Malte. Les modalités sont différentes, mais déjà en Belgique, il existe plusieurs mécanismes. Certains sont définis au niveau sectoriel et sont le résultat d’une concertation qui tient compte de la réalité économique ! De plus, il existe aussi des mécanismes informels de modification de prix. Il s’avère qu’en moyenne un tiers de toutes les entreprises européennes adaptent les salaires à l’inflation. Ces mécanismes informels prennent plus de temps et coûtent plus d’argent.
Le Syndicat libéral veut que l’on s’attaque à la cause du problème, à savoir l’inflation plus élevée en Belgique par rapport aux pays voisins. Ce sont surtout les prix de l’énergie qui sont responsables de cette distorsion. L’idée d’un indice-santé ‘light’ est ridicule. Tant l’alimentation que l’énergie sont responsables de la tendance inflationniste en Belgique en raison d’ententes sur les prix des produits de consommation courante (tels que la poudre à lessiver, les produits d’entretien, les produits de boulangerie et les produits laitiers) et du manque de transparence des prix de l’énergie. Aucune mesure n’est toutefois prise pour y remédier, c’est toujours le mécanisme d’indexation qui est remis en cause.
Une autre spécificité belge est notre spécialisation dans des secteurs de faible technologie qui offrent peu de perspectives sur la voie de l’économie de la connaissance. Les chiffres concernant l’innovation et la formation sont clairs. La CGSLB estime que ces deux facteurs constituent le vrai handicap. Nous devons devenir une économie créative qui met l’accent sur la création de plus-value, car cela constitue notre principal manque de compétitivité par rapport à l’Allemagne !