Vous retrouvez l’article notamment dans notre Librement de novembre 2022 (p.18).
https://www.cgslb.be/sites/default/files/aclvb/Documenten/Librement/librement-novembre-2022.pdf
À l’heure où Alibaba veut étendre son activité dans l’aéroport de Liège, générant 3 000 emplois, de nouvelles limitations menacent considérablement son développement. Cet acteur majeur de l’économie wallonne ne doit pas être bridé, au risque de perdre des milliers d’emplois précieux.
En 2018, le géant chinois de l’e-commerce Alibaba annonçait son arrivée à l’aéroport de Liège. Le projet de développement de ses entrepôts au fil des années devrait générer jusqu’à 3 000 emplois directs et indirects. Une aubaine pour la région par les temps qui courent.
Dans un même temps, un mouvement anti-Alibaba s’est créé pour dénoncer à la fois l’implantation de ces nouveaux entrepôts et le bilan carbone de l’aéroport et des activités qui y sont liées, notamment le transport routier. Les militants de ce mouvement rejettent aujourd’hui non seulement Alibaba, mais tout autre projet d’expansion de l’aéroport. Des critiques certes pertinentes, mais qu’il convient de remettre en perspective.
Permis d’exploiter
Nous voici à un tournant majeur pour l’avenir de l’aéroport de Liège, puisque son permis d’exploiter arrive à échéance en janvier 2023. Pour continuer à fonctionner dans les 20 prochaines années, l’aéroport devra respecter de nouvelles règles dans un nouveau permis approuvé en première instance.
Celui-ci limite le trafic et la nuisance sonore de nuit, pourtant essentiels à son fonctionnement. Le nombre de décollages et d’atterrissages autorisés augmente quant à lui légèrement, mais pas assez par rapport aux ambitions de développement de l’aéroport. Autant de normes qui vont d’ailleurs au-delà du standard européen. Dès lors, la direction de ce dernier a déposé un recours afin de modifier les conditions liées à ce nouveau permis.
Soutenir le développement
Brider de la sorte un tel acteur économique risque non seulement d’empêcher la création de nouveaux emplois, mais de provoquer à terme la mise à mort de l’aéroport, lequel aurait perdu toute compétitivité par rapport aux voisins proches. Ainsi, en tant que syndicat, la CGSLB soutient le recours déposé par Liege Airport.
« Ce type d’emplois, la Wallonie en a besoin comme de pain », estime Christian Lochet, Secrétaire régional wallon CGSLB. Il précise par ailleurs que des emplois tels que propose Alibaba, pour la plupart ne requérant pas de diplôme minimum, sont <I>« en adéquation avec le dramatique éloignement de l’emploi de beaucoup de nos chercheurs d’emplois ».
Qualité d’emploi
Nous comprenons les craintes qui peuvent être émises quant à la qualité des emplois proposés par Alibaba. C’est justement le rôle d’un syndicat de mener des combats afin de s’assurer que les conditions de travail correspondent au niveau d’exigence que sont les nôtres. Nous mènerons ce combat, comme nous le faisons depuis toujours, de la même manière que pour tous les secteurs.
Comme en témoigne notre engagement dans la Coalition climat, nous ne contestons pas non plus la nécessité de mener des réformes en faveur de l’environnement, mais la transition verte ne peut se faire au mépris de milliers d’emplois.