Le front commun syndical a organisé une journée d’actions le 19 décembre dans plusieurs institutions et services du pays, en préparation d’une manifestation générale des secteurs du non‑marchand le 31 janvier.
Le 19 décembre, quelques jours après la manifestation nationale à Bruxelles, celles et ceux qui se sont rendus dans des hôpitaux, maisons de repos et autres établissements de soins ou de services sociaux ont pu apercevoir qu’une partie du personnel portait un autocollant affichant un fantôme. Ce logo symbolise le manque de personnel dans le secteur du non-marchand. Il s’agissait d’une action syndicale portée par la CGSLB et d’autres syndicats en préparation d’une manifestation nationale qui se déroulera le mardi 31 janvier.
Qui est le collègue fantôme ?
Le collègue fantôme, c’est le/la collègue qu’on recherche désespérément; cette personne qui devrait être aux côtés du personnel du non marchand. Force est pourtant de constater que tous les métiers du secteur sont touchés par une pénurie de travailleurs.
D’une part, il y a un problème de manque de bras sur le terrain. Certain.e.s travailleur.se.s sont à bout de souffle, fatigué.é.s et n’ont pas d’autres choix que de se mettre à l’arrêt. D’autres cherchent à fuir le secteur et s’orientent vers d’autres horizons. Enfin, il y a celles et ceux qui ont réduit leur temps de travail (temps plein vers temps partiel) en raison de la pénibilité de leur quotidien.
D’autre part, il y a des difficultés de recrutement pour palier à ce manque de personnel, liées au manque d’attractivité de ces métiers.
Résultat : la charge de travail devient insupportable pour celles et ceux qui restent (horaire surchargé et incertain, rythme de travail effréné, impossibilité de prendre des congés) et la qualité du service s’en ressent. Le collègue fantôme désigne ainsi cette réalité de double charge de travail que certains travailleurs doivent supporter.
Plus de travail, moins de moyens
La pandémie de Covid-19 n’a vraisemblablement pas provoqué l’électrochoc escompté pour permettre un meilleur refinancement des secteurs des soins de santé. La situation était déjà pénible avant la crise sanitaire, elle s’est encore aggravée après celle-ci. La crise énergétique que nous vivons actuellement a quant à elle davantage fragilisé les travailleur.se.s qui se demandent comment ils pourront continuer à lier les deux bouts.
Revendications
Les travailleuses et travailleurs du non-marchand estiment qu’il est indispensable de refinancer leurs secteurs, afin de garantir des conditions de travail supportables et des salaires décents, dès le début de carrière, qui permettront d’attirer les jeunes vers ces métiers. Les travailleurs souhaitent également, via les organisations syndicales, être mieux pris en compte dans les décisions politiques. Enfin, ils souhaitent pouvoir soulager leur fin de carrière, toujours compte tenu de la pénibilité du travail, sans que cela n’affecte leur pension.
Manifestation massive
En distribuant ces premiers tracts et autocollants, le front commun syndical espère sensibiliser sur la pénurie de soignants et autres métiers du non-marchand au sein-même des secteurs mais aussi en dehors. Le 31 janvier prochain, nous espérons rassembler plus de 10 000 personnes à Bruxelles pour enfin faire bouger les choses.