Automatisation, numérisation, robotisation. Autant d’évolutions qui, aujourd’hui, marquent tant notre société que le marché du travail. Mais que nous réserve l’avenir ? Quel sera l’impact de la technologie sur le marché du travail ? Les travailleurs doivent-ils avoir peur pour leur emploi ? Quels sont les défis ?
La robotisation ou l’automatisation font peur; les gens s’attendent à ce que les ordinateurs et les robots les remplacent. Depuis la première révolution industrielle, chaque progrès technologique inspire la crainte de pertes d’emplois massives, mais l’Histoire nous apprend que les nouvelles évolutions technologiques créent beaucoup plus d’emplois qu’elles n’en coûtent.
Pourtant, depuis l’avènement de la troisième révolution industrielle, dès les années 80 – 90, caractérisée par l’introduction dans les entreprises des ordinateurs d’abord et d’internet ensuite, une polarisation croissante s’empare du marché du travail. Les emplois routiniers du cadre moyen disparaissent, ce qui crée une tension entre travailleurs non qualifiés et personnel hautement qualifié. Selon les prévisions, cette tendance devrait se manifester davantage encore lors de la quatrième révolution industrielle que nous connaissons actuellement.
Les exigences au niveau de la formation vont s’accroître et dans tous les secteurs, les tâches vont fortement évoluer. Dans ce contexte, des pertes d’emplois sont inévitables. Des groupes entiers de travailleurs et demandeurs d’emploi resteront sur la touche, mais d’autres nouveaux emplois seront créés. C’est pourquoi il est d’importance cruciale que les entreprises et les pouvoirs publics investissent dans l’enseignement, la formation continue et des systèmes solides d’apprentissage en alternance.
Répartition du bien-être
L’automatisation et la robotisation devraient mener à une productivité accrue et à plus de croissance économique. Nous devons cependant veiller à ce que les revenus ainsi générés soient répartis équitablement. C’est indispensable pour la pérennité de notre État-providence.
Depuis quelques décennies, la part des salaires dans la valeur ajoutée diminue. Il faut prendre garde à ce que les travailleurs reçoivent une part proportionnelle de l’augmentation du bien-être généré par le développement technologique. A ce propos, il faut veiller à ce que ceux qui ne parviennent pas à passer à un job dans la nouvelle économie perçoivent le salaire qu’ils méritent et que ceux qui perdent leur travail puissent compter sur un garde-fou stable par le biais de la sécurité sociale. Un régime fiscal équitable où les épaules les plus solides portent les charges les plus lourdes reste donc indispensable.