Jan Vercamst : « il y a quelques semaines à peine, le gouvernement nous assurait que l’idée du saut d’index avait été abandonnée, or voilà qu’elle resurgit au sein du gouvernement.
À écouter certains milieux économiques et politiques, la Belgique ressemble au village d’Astérix qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, c’est-à-dire à tous ceux (groupes financiers, agences de notations, OCDE, FMI…) qui nous conseillent d’abandonner l’indexation automatique des salaires. Le gouvernement devrait expliquer à la Commission européenne nos particularismes et la convaincre de la cohérence de notre système d’indexation dans notre économie. N’est-ce pas le même Olli Rehn qui déclarait déjà en mars 2011 que le système belge avait été élaboré avec intelligence et se démarquait d’autres systèmes, complètement dépassés, qui nuisent à la compétitivité des entreprises ? »
Le Syndicat libéral trouve déloyal de comparer des pommes et des poires dans ce débat d’une importance fondamentale. On compare les salaires dans les pays qui nous environnent sans tenir compte des éléments qui caractérisent notre marché du travail, comme les réductions de coût du travail dont bénéficient les employeurs, les prix anormalement élevés de l’énergie et de certains produits alimentaires, pour ne citer que les principaux.
Il y a plus de 15 ans que les pouvoirs publics subsidient certains emplois et le travail en équipe et de nuit. Ces subventions se présentent la plupart du temps sous forme de réductions du précompte professionnel. Alors que les entreprises ont profité en 1996 de 19 millions d’euros d’aides pour certains travailleurs, le Bureau du Plan s’attend à ce que les pouvoirs publics et la sécurité sociale allouent pour 5,1 milliards d’euros d’aides aux salaires en 2012.