Dans un contexte difficile pour la vente au détail, les grands magasins doivent se battre quotidiennement pour obtenir une part du gâteau. Chez Colruyt, les travailleurs de la CGSLB ne reculent pas devant les réalités économiques. « Nous pensons que l’employeur et les travailleurs peuvent collaborer ensemble, avec l’esprit ouvert, vers des solutions ». Piedro Vander Steene, délégué de la CGSLB, décrit les eaux tumultueuses dans lesquelles se trouvent le commerce de détail aujourd’hui. « Le monde de 2023 évolue rapidement, notamment le secteur de la distribution. Des enseignes apparaissent, d’autres disparaissent, comme Makro récemment.
Le Covid a marqué le début d’une nouvelle ère. « Certains comportements que nous aurions jugés étranges avant l’apparition du Corona sont devenus habituels, comme faire ses courses avec un masque buccal, ajoutet-il. Une autre habitude semble s’être aussi ancrée : on clique, on commande, et on se fait livrer ses achats à domicile. Le monde entier est à portée depuis la table de la cuisine, pour ainsi dire. Et en tant que grand magasin, nous devons suivre cette tendance. Mais ce n’est pas tout. Lorsque le pic de la pandémie était derrière nous, nous pensions pouvoir reprendre nos activités comme si de rien n’était. C’était sans compter sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine ».
Confiance
« Tout devient de plus en plus cher. Les clients peuvent déterminer en un instant où tel produit est le moins cher », souligne également Piedro. « En tant que commerçant, vous ne pouvez rester aveugle à cela. Dans un même temps, le groupe doit faire face à des coûts importants de personnel et d’énergie. À cela s’ajoute, en particulier pour Colruyt, la pression de continuer à proposer chaque produit au prix le plus bas. Notre force est aussi notre faiblesse. Pour couvrir ce coût, nous, les travailleurs, devons rester aussi productifs que possible. Au nom de la CGSLB, nous insistons sur le fait que les travailleurs n’aient pas à faire de sacrifices supplémentaires, ou qu’on attende d’eux qu’ils travaillent encore plus. Soulignons-le, il ne s'agit pas de travailler plus vite, mais de travailler plus intelligemment. Nous sommes un syndicat responsable qui ose dire les choses, de manière constructive. Cela n’est possible que s’il existe un climat de confiance, et le Syndicat libéral veut contribuer à le garantir. Beaucoup de problèmes sont complexes et souvent, on n’y voit pas de solution immédiate. Mais il faut être prêt à travailler ensemble à des solutions, dans un état d’esprit ouvert et constructif »
Durable
Ce n’est pas une coïncidence si autant de travailleurs au sein du groupe Colruyt, qui compte environ 33 000 employés répartis sur sept divisions commerciales techniques, favorisent l’approche du Syndical libéral. « Nous n’agissons pas par intérêt personnel », assure Piedro à propos de ses 150 « collègues bleus », comme sont ainsi appelés les délégués CGSLB chez Colruyt. « Le travailleur et l’entreprise doivent en ressortir gagnants. La vision à long terme est importante pour nous. Plus de dialogue, moins de casse. Pensez au télétravail, par exemple. Jusqu'à présent, seuls les cadres de notre entreprise y avaient droit. Nous ne parvenons pas à obtenir le télétravail pour les employés du département administratif, la direction ne lâche pas le morceau. Nous nous efforçons donc de trouver une solution pour ces personnes, mais dans la limite du raisonnable : nous n'appelons ni à la grève ni à la fermeture. En tant qu'employeur, vous devez aussi être juste : si un travailleur doit rester à la maison à cause d'un pied cassé, vous ne pouvez pas lui demander ou attendre de lui qu'il travaille à domicile dans ces cas-là ».
« Ce que nous voulons, ce sont des solutions durables, conclut le délégué CGSLB, cela dépend en grande partie de la façon dont vous vous adressez à vos collègues. Lorsque nous entrons dans un magasin, en tant qu’organisation syndicale, nous ne demandons pas "Y’a-t-il des problèmes ?" mais plutôt "En quoi puis-je vous aider ?" . Cela résume totalement notre approche ».