Beaucoup d’entreprises sont confrontées à de graves difficultés. À cette période de l’année, lorsque nous analysons les comptes annuels, on constate que le résultat d’exploitation ou la différence entre les bénéfices et les coûts n’est pas bon. La crise n’est pas une excuse pour ne pas entreprendre des démarches. Tout le monde sait que la sécurité d’emploi et la transparence concernant l’avenir des entreprises sont essentielles pour la confiance.
Outre une amélioration réelle de la confiance des consommateurs et de notre compétitivité, la participation dans les entreprises est un autre défi qu’il faut relever. Vu la situation difficile, une modification de la législation est nécessaire dans les plus brefs délais. Nous demandons aussi que les employeurs respectent la démocratie et les nouveaux élus après les élections sociales. C’est le moment d’établir une relation de confiance. Et cela commence par le respect de la concertation sociale formelle et l’encouragement de la concertation sociale informelle. Nous savons que les temps sont difficiles, nos délégués doivent donc être tenus au courant.
Qu’entendons-nous par « participation » ? Les vraies conséquences pour les entreprises en difficulté ou en restructuration ne nous sont communiquées que lors de conseils d’entreprise extraordinaires. Nous arrivons donc après la bataille. La participation des travailleurs signifie que les syndicats disposent d’informations stratégiques à temps. La participation signifie que nous voulons participer au processus décisionnel et prendre nos responsabilités.
Concrètement, il s’agit donc non seulement du respect quotidien des délégués syndicaux et du fonctionnement normal des organes de concertation, mais aussi de l’élargissement des compétences du conseil d’entreprise. Nous voulons entamer un dialogue avec le législateur à ce sujet.
Mais ce n’est pas tout. Comme je l’ai déjà mentionné, à cette période de l’année, nous analysons les comptes annuels en tant que partenaire social. Les différents systèmes comptables et les nombreuses entreprises dont les activités sont divisées en des entités plus petites rendent la matière très complexe. Une plus grande uniformité dans les rapports est donc aussi nécessaire. Une plus grande participation peut faire en sorte que la communication de cette information ne soit pas limitée à une seule période de l’année, mais que nos délégués et services internes soient systématiquement informés.
Nos propositions ne sont pas des solutions miracles. Mais subir la crise sans réagir, ce n’est pas une option. Nous devons bien entendu également tenir compte de circonstances inévitables. Plus de transparence en matière d’informations ne permettra pas de résoudre une crise d’entreprise structurelle. Mais il faut en tout cas veiller à impliquer les travailleurs à temps. Le timing de la prise de décision est lui aussi d’une extrême importance.
Outre la formation, la participation des travailleurs est un investissement nécessaire dans le capital humain et probablement aussi un levier pour rétablir la confiance dans le capital financier.
Jan Vercamst
Président national du Syndicat libéral