Une politique forte de lutte contre la pauvreté
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La CGSLB rappelle que la réduction du taux de pauvreté constitue l’un des trois objectifs fondamentaux du Gouvernement wallon et de son futur Plan de Transition. A cet égard, les réalisations sont encore timides et insuffisantes. La concrétisation structurelle se fait attendre.
La CGSLB souhaite que la lutte contre la pauvreté soit un objectif transversal à toute politique afin de prévenir le risque de basculement dans la pauvreté. Une évaluation ex ante et ex post de l’impact d’appauvrissement de chaque nouvelle mesure devrait être réalisée, particulièrement vu le contexte économique actuel.
Dans le cadre de cette évaluation, une attention particulière doit être mise sur les familles monoparentales sachant qu’elles sont plus à risque de pauvreté, ainsi que sur les bénéficiaires d’aides sociales. Une approche spécifique dirigée vers « les travailleurs pauvres » doit aussi être concrétisée.
Les multiples facteurs aggravant le risque de pauvreté doivent être analysés dans le détail et ceci en dépit du caractère hétérogène des groupes sociaux atteints (approche intersectionnelle). Cette analyse doit permettre de mettre en place des politiques plus inclusives.
La CGSLB demande également de simplifier drastiquement l’accès aux droits fondamentaux via des procédures compréhensibles, claires et accessibles pour les citoyens. En effet, l’accès effectif aux droits fondamentaux par le recours aux services publics et à la protection sociale reste un élément essentiel dans la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités sociales.
La CGSLB tient à souligner, que lors de la période de crise Corona, le Gouvernement wallon a démontré que des mesures pouvaient être rapidement prises et mises en oeuvre dans ce sens. Cette approche efficace doit être pérennisée et reproduite.
Le paradoxe bruxellois est bien connu : Bruxelles est à la fois la région la 3e Région la plus riche d’Europe, et à la fois la région la plus pauvre de Belgique. À Bruxelles, plus d’une personne sur trois vit sous le seuil de pauvreté.
La Crise Corona a amplifié les problèmes sociaux ! Pour les personnes disposant de peu de ressources, la relance de l’activité économique ne suffira pas pour sortir de la pauvreté : l’aide de la collectivité est indispensable ! La Région doit continuer à investir dans la lutte contre la pauvreté. La CGSLB défend un Bruxelles plus solidaire, où l’égalité des chances est une réalité pour tous ses habitants. La sortie de crise à Bruxelles doit intégrer une dimension sociale forte de lutte contre la pauvreté. Nous identifions les points d’actions suivants :
- Renforcer, à tous les niveaux, les actions pour prévenir le « Non take up ». L’accès aux différents droits et différentes aides doit être garanti et accessible. Pour garantir le recours aux droits de toutes et tous, l’information et les aides doivent aussi s’adapter aux difficultés rencontrées par certaines catégories de bénéficiaires. Voici nos propositions d’actions : accompagnement social, simplification administrative, développement de guichets uniques par commune équipés pour face à la demande.
- Pour répondre aux besoins de milliers de familles bruxelloises dans l’attente d’un logement (social), adapté à leurs revenus et leur situation familiale, les politiques de développement de l’offre de logements publics et privés, et de qualité, doivent être poursuivies et amplifiées.
- Précarité énergétique. L’accès à l’offre de service énergétique est essentiel pour permettre à chacun de vivre dignement. La CGSLB défend le principe d’un fonds d’aide bruxellois permettant de maintenir l’offre énergétique suffisante à tous les Bruxellois en situation de pauvreté.
- Précarité numérique. Le confinement a exacerbé la précarité numérique, en excluant de fait une partie de la population de l’accès à une série de services publics et sociaux. À l’ère du numérique, chaque famille bruxelloise, peu importe ses moyens, doit pouvoir être formée et disposer d’un accès à internet et d’un ordinateur.
- La Santé, un droit fondamental. Les personnes disposant de peu de ressources sont confrontées à plus de problèmes de santé, et disposent également de moins de moyens pour se soigner. La crise Corona renforce l’utilité d’investir dans un plan social-santé bruxellois, disposant des moyens (humains) suffisants pour répondre aux besoins d’une partie grandissante de la population.
- Le peu de ressources, l’isolement et les difficultés de garde d’enfants que rencontrent généralement les familles monoparentales constituent des freins importants pour sortir de la pauvreté. Nous proposons de donner un accès prioritaire dans les crèches publiques aux «mamans/papas solos » qui sont en recherche d’emploi ou de formation.
- Les jeunes en décrochage scolaire sont les pauvres de demain. L’enseignement est un levier d’action pour éviter la pauvreté. La CGSLB défend un enseignement de qualité, adapté aux compétences et aux besoins des jeunes.
- « Travailleurs et travailleuses pauvres ». Le chômage temporaire et la menace élevée de perte d’emplois qui vise en particulier les travailleurs les moins qualifiés (et donc moins rémunérés) accentueront le risque de pauvreté à Bruxelles. Les « working poor » doivent devenir un groupe-cible bénéficiant de mesures adaptées pour prévenir la pauvreté.