La solidarité, en tant que valeur fondamentale de la CGSLB, est au cœur de sa politique de coopération internationale. Et oui, la coopération syndicale internationale peut faire la différence ! L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) confirme que la coopération internationale est importante pour utiliser le dialogue social et la négociation collective, comme piliers fondamentaux figurant à l'agenda de l’OIT sur le travail décent, et pour ainsi contribuer à lutter contre la pauvreté et l'injustice sociale.
L'OCDE publie chaque année un rapport [*] sur la coopération au développement. Ce rapport présente les dernières tendances, données et réflexions des gouvernements, du monde universitaire, des organisations internationales et de la société civile. Il propose aux décideurs politiques des exemples concrets afin de respecter leurs engagements et de promouvoir le développement durable dans le monde entier. Cette année, le rapport s'est concentré sur le fait alarmant qu'une augmentation de plus en plus forte de la pauvreté et des inégalités est constatée dans les pays à revenus moyens et faibles. Le rapport valide également la valeur ajoutée de la politique et du financement de la coopération au développement international.
Dans le chapitre 8 avec le sujet « Politiques du travail et droits à un travail décent et un salaire convenable», l'OCDE, en collaboration avec le CSC (Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE), a examiné dans quelle mesure le marché du travail et les institutions chargées de déterminer les salaires sont des leviers essentiels pour améliorer les conditions de travail, lutter contre la pauvreté, accroître la productivité, promouvoir une croissance durable et mettre un terme aux violations des droits fondamentaux des travailleurs. Le chapitre mentionne plus spécifiquement comment la coopération au développement, en favorisant un environnement propice à la négociation collective et en impliquant directement les syndicats, peut contribuer à lutter concrètement contre la pauvreté.
Le rapport 2024 cite au chapitre 8 le programme de coopération internationale de l’asbl MSI/CGSLB en Afrique du Sud comme un exemple de bonne pratique prouvant l'impact positif de la coopération au développement. Grâce au soutien que l’asbl MSI/CGSLB, cofinancé par le ministère de la coopération au développement, apporte à notre partenaire COSATU (Congrès des syndicats sud-africains) pour travailler au renforcement du dialogue social, nous avons contribué à la mise en place d'un salaire minimum national en Afrique du Sud. Cette mesure a renforcé le pouvoir d'achat de plus de 6 millions de travailleurs, contribuant ainsi à lutter contre la pauvreté. La législation a notamment permis d'améliorer les salaires des travailleurs en situation de vulnérabilité, tels que le personnel de maison et les travailleurs agricoles. En outre, les syndicats sud-africains ont également négocié que le salaire minimum augmente chaque année parallèlement à l'inflation afin de préserver le pouvoir d'achat.
Le 24 octobre 1970, les pays riches ont promis de consacrer progressivement 0,7 % de leur revenu national brut à la coopération au développement. En 2023, la Belgique atteignait à peine 0,4 %. Nous appelons les décideurs politiques belges à poursuivre leurs efforts en vue d'atteindre les 0,7 % et à ne pas réaliser des économies injustifiées. Lorsque nous investissons dans la solidarité internationale, nous investissons dans l'avenir de tous, y compris ici, chez nous.
[*] OECD (2024), Development Co-operation Report 2024: Tackling Poverty and Inequalities through the Green Transition, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/357b63f7-en.