Au cours de sa carrière, un individu passe la plus grande partie de sa journée à travailler ou à chercher un emploi, c’est pourquoi se sentir bien dans son travail ne doit pas être un privilège, mais une nécessité. Dans la société actuelle, il est important de se détacher de l’image du travail lié à la souffrance, à la pénibilité, pour « mériter son salaire ». Un travail ne doit pas se limiter à donner de son temps au profit de son employeur contre de l’argent. Le travailleur doit, à travers son travail, en saisir le sens, en tirer satisfaction au quotidien, se sentir utile et se développer professionnellement et personnellement et ainsi augmenter son niveau de bonheur.
En quête de sens
Dans un article paru dans Le Soir (Charlotte Hutin, Après l’unif, ces jeunes plaquent tout pour un métier « porteur de sens », 02/08/2024), plusieurs jeunes ont raconté avoir souhaité trouver un métier en accord avec leurs valeurs, loin des professions « de bureau » qu’ils étaient censés occuper. Qu’on soit fraîchement diplômé ou en reconversion professionnelle à la suite d’un burn-out, la quête d’un sens dans son travail est un sujet plus que jamais d’actualité. La crise Covid a eu un rôle dans ce tournant, bouleversant l’organisation du travail dans de nombreuses entreprises, notamment le développement du télétravail.
Plusieurs études le montrent, le sens du travail est une valeur qui occupe une place de plus en plus grande dans l’esprit des travailleurs, jeunes et moins jeunes. Une étude de 2022 menée par Le Forem a révélé que les jeunes de moins de 30 ans priorisent davantage l’accessibilité, l’ambiance au travail et les valeurs humaines de l’entreprise que les perspectives salariales lors de leur recherche d’emploi. Parmi les critères, ils favorisent les contrats à durée indéterminée, la possibilité de formation ainsi que le contenu de la fonction elle-même. Contrairement à certains stéréotypes, la jeune génération ne se désengage pas par rapport au monde du travail, que l’inverse. Une enquête de l’Apec et Terra Nova parue en février 2024 indiquait que les actifs de moins de 30 ans n’étaient pas moins motivés que leurs aînés, mais cherchaient davantage un travail rémunérateur qui leur permette également de concilier vie privée et vie professionnelle. Une grande majorité exprime un désir fort de voir leur carrière progresser tant en responsabilités qu’en rémunération.
Conséquences sur la santé
Dans leur ouvrage Redonner du sens au travail. Une aspiration révolutionnaire (Le Seuil 2022), Coralie Perez et Thomas Coutrot affirment que donner du sens à son travail est un enjeu majeur de santé publique. Chez les travailleurs qui ressentent un manque de sens dans leur travail, la hausse de l’absentéisme pour cause de maladie peut augmenter jusqu’à 40 %, et le risque de dépression est multiplié par deux, et ce, quelle que soit la catégorie sociale à laquelle ils appartiennent. En outre, le « management par les chiffres », un système dans lequel la rentabilité et la performance priment sur tout le reste, souvent accompagné de changements organisationnels récurrents, n’aide pas à la quête de sens dans son travail.
Le concept japonais de l’ikigai
Trouver sa vocation, la profession qu’on sera heureux de pratiquer la plus grande partie de sa vie, ce n’est pas évident pour tout le monde. Le concept japonais de l’ikigai peut permettre à chacun d’avancer dans cette réflexion, bien que d’autres facteurs entrent évidemment en compte. Il s’agit de trouver l’activité qui pourra satisfaire à ces quatre principes : c’est ce que j’aime, c’est ce pour quoi je suis doué, c’est ce pour quoi je peux être payé et c’est ce dont le monde a besoin. Dans la culture japonaise, il ne s’agit pas forcément d’un emploi à proprement parler, mais bien d’une quête de sens, dans lequel l’argent n’est pas essentiel (ici, « être payé » signifie davantage être reconnu, valorisé pour ce qu’on fait). Mais dans la société actuelle, il vaut mieux trouver un emploi qui nous offre une certaine sécurité financière.
Pour mieux comprendre ce concept, le schéma suivant peut vous aider :
La CGSLB vous soutient !
Trouver un sens à son travail est propre à chaque individu, selon ses critères et sa méthode bien à lui. Toutefois, la CGSLB, en tant qu’organisation syndicale, a un rôle important à jouer dans le bien-être au travail en général. Que ce soit au niveau de l’entreprise, sectoriel, et même interprofessionnel, nous sommes au cœur des discussions pour mettre en place des accords et des mesures qui toucheront directement au bien-être des travailleurs. Cela passe par exemple par l’organisation du travail, la négociation des salaires, la santé, la sécurité, l’équilibre vie privée-vie professionnelle, les formations, les éventuels conflits avec la direction, etc.
De plus, avec nos plus de 5 000 délégués et notre centaine de secrétariats répartis dans l’ensemble du pays, vous trouverez toujours une oreille attentive. Nous vous soutiendrons dans l’optimisation de votre bien-être professionnel, que ce soit dans votre emploi actuel, dans votre démarche de reconversion ou de recherche d’emploi.
N'hésitez pas à vous rendre dans votre secrétariat CGSLB le plus proche !