Burundi - Programmes 2017-2021, 2015-2016, 2012-2014 et 2009-2011

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    FNTT-SI / COSYBU (Fédération Nationale des Travailleurs du Transport du Social et de l’Informel / Confédération des Syndicats du Burundi)

    Programme 2017-2021

    Le dialogue social change la vie des travailleurs vulnérables !

    Le programme MSI 2017-2021 poursuit les mêmes objectifs dans tous ses pays partenaires, à savoir : « renforcer les organisations syndicales pour que le dialogue social puisse contribuer à des conditions de travail plus favorables pour les travailleurs vulnérables occupés dans l’économie formelle et informelle, en focalisant sur les femmes et les jeunes. »

    C’est pourquoi nous appuyons nos organisations partenaires à atteindre, dans les 5 années à venir, les résultats suivants :

    • renforcer les capacités de négociations ;  
    • augmenter la représentativité, la structure organisationnelle et l’autonomie financière ;  
    • renforcer les capacités de lobbying et d'actions politiques au niveau national, continental et international.

    Pour ce faire, le MSI soutient, au Burundi, les fédérations syndicales de l’économie informelle. Ces dernières années, grâce à la collaboration avec la CGSLB-MSI, celles-ci ont enregistré une hausse importante du nombre de leurs affiliés. Elles s’adressent spécifiquement aux ouvriers et aux ouvrières actifs dans les secteurs suivants : le transport, les travaux domestiques, la production alimentaire et les matériaux de construction. Aujourd’hui, les travailleurs de l’économie informelle constituent l’essentiel des affiliés de COSYBU, la plus grande confédération syndicale du Burundi.

    En raison de l’importance croissante des organisations des travailleurs informels, le gouvernement burundais ne peut plus ignorer l’existence de ces syndicats. Ils représentent l’une des voix les plus importantes de la concertation sociale nationale.

    Depuis 2015, le Burundi traverse une grave crise politique et les droits de l’homme y sont souvent bafoués. Dans ce contexte, il est d’autant plus important de pouvoir garantir les droits syndicaux ainsi que l’indépendance du fonctionnement syndical à tous les niveaux.

    Avec notre soutien, COSYBU a mené plusieurs campagnes de recrutement de membres qui lui ont permis de renforcer sa représentativité et son caractère démocratique. Simultanément, grâce à l’augmentation de ses affiliés,  un plus grand nombre de travailleurs de l’économie informelle peut faire valoir ses droits et bénéficier d’une rémunération plus avantageuse.

    Dans les années à venir, l’ancrage institutionnel devra être étendu à tous les niveaux (national, provincial et local) pour que les travailleurs puissent acquérir des droits garantis auprès des employeurs et des autorités. C’est pourquoi les capacités de négociations des délégués sont renforcées via la structure syndicale, ce qui se traduit par l’élaboration d’un cahier de revendications syndical et de véritables améliorations des conditions de travail.

    En outre, COSYBU consacre, par le biais de son action interne « travailleurs féminins et jeunes travailleurs »,  une attention particulière aux intérêts et aux besoins de ces deux catégories de personnes. COSYBU ne s’arrête pas là : ce syndicat sensibilise également ses affiliés au sujet des changements climatiques et leur donne de petites astuces qui aident à moins polluer, à appliquer lorsqu’ils sont occupés dans l’économie informelle. Ce travail de sensibilisation  trouve aussi sa place dans les cahiers de revendications et les règles nationales qui contribuent à mieux protéger les travailleurs.
     

    Programme 2015-2016

    Au Burundi, pour la période 2015-2016, nous continuons à travailler avec notre partenaire la FNTT-SI. Celle-ci soutient la consolidation des trois nouvelles fédérations syndicales (le personnel domestique, le secteur de l’industrie agro-alimentaire et l’industrie) pour les travailleurs de l’économie informelle. De cette manière, la FNTT-SI peut mettre son expérience acquise lors de l’organisation et de la défense des travailleurs informels du secteur du transport au profit d’un grand groupe de travailleurs dont les droits sont encore très souvent précaires. Le programme actuellement en cours  mettent surtout l’accent sur le renforcement de l’autonomie organisationnelles et financières des trois nouvelles fédérations. Les fédérations sont reprises indépendamment dans la confédération COSYBU. Les dirigeants syndicaux de ces fédérations sont soutenus pour assumer pleinement leur rôle de défenseurs des travailleurs. Des dirigeants de syndicats totalement autonomes sont formés, ils informent les travailleurs de leurs droits, les représentent dans le dialogue avec les autorités et les employeurs, interviennent dans les conflits de travail et peuvent offrir des services syndicaux à leurs affiliés. À un niveau supérieur, au sein de COSYBU, une commission de négociations est mise en place. Celle-ci représente l’économie informelle dans le dialogue social. Les trois nouvelles fédérations doivent faire partie de cette commission. L’objectif final est de sensibiliser le gouvernement sur les droits et la problématique des travailleurs informels, pour créer un cadre au sein duquel ces travailleurs sont reconnus et bénéficient d’une protection plus étendue.
     

    Programme 2012-2014

    Au Burundi, le secteur de l’économie informelle représente 72,8% (2006) des actifs occupés et 98% de l’emploi total. Ces travailleurs sont précarisés, éparpillés, sans voix et sans reconnaissance dans le code du travail. Forte de son expérience 2009-2011, la FNTT-SI est pionnière dans l’encadrement des travailleurs de l’économie informelle. Par le secteur du transport, elle a saisi l’importance syndicale de ces travailleurs.

    Objectif du partenariat

    Au cours des trois prochaines années, la FNTT-SI pourra mettre en œuvre une extension syndicale vers trois nouveaux secteurs, issus des secteurs connexes au transport de l’économie informelle et de la forte demande syndicale des groupements professionnels : travailleurs domestiques, manufacturiers et agro-alimentaires. (Objectif spécifique : La FNTT-SI renforce les capacités d’encadrement syndical de l’économie informelle de la COSYBU, à travers l’extension aux secteurs domestique, agro-alimentaire et manufacturier).

    De par son expertise dans l’encadrement syndical des travailleurs de l’informel du transport (représentations, formations, services et défense), la FNTT-SI assumera un rôle de passeur de savoir-faire et d’encadrement syndical pour la COSYBU. Le partenariat entre la CGSLB-MSI et la FNTT-SI- COSYBU se concentrera sur le renforcement des capacités syndicales vers plus d’autonomie dans les fonctions représentatives et de défenses des intérêts et des droits des affiliés ainsi qu’une autonomie organisationnelle plus importante.

    Résultats intermédiaires

    D’abord, les trois secteurs se structurent en province via les permanences provinciales (Résultat intermédiaire : Les 17 permanences de la FNTT-SI intègrent en province les trois nouveaux secteurs de l’informel de la COSYBU). Chacune des permanences intègrera les travailleurs ou les groupements professionnels structurés en trois nouveaux secteurs afin que chaque affilié puisse avoir accès à une permanence pour y être formés, informés, actifs, bénéficiaires voire défendu.

    La FNTT-SI et son staff forment, ensuite, les responsables à agir en responsables syndicaux et répondre aux besoins des affiliés par le développement de formations et de services syndicaux (Résultat intermédiaire: Les services provinciaux de formations, de protection et de solidarité syndicale fournis aux travailleurs de l’économie informelle affiliés à la FNTT-SI sont élargis aux travailleurs des trois secteurs organisés COSYBU).

    La COSYBU et la FNTT-SI structurent également la défense nationale des travailleurs de l’économie informelle de manière à faire exister les travailleurs de l’économie. Il s’agit de mettre en place une commission de négociation nationale chargée de promouvoir et défendre les travailleurs au niveau national dans les structures officielles de dialogue social (Résultat intermédiaire: La COSYBU structure en son sein une commission de négociations des revendications des travailleurs de l’économie informelle).

    Enfin, par les échanges mutuels au niveau international et le développement d’un système adapté de suivi et de gestion, la FNTT-SI aura, endéans les trois ans, contribué à disposer d’instruments de référence et d’une méthodologie pratique de l’encadrement syndical des travailleurs de l’informel qu’elle aura pu partager dans les enceintes internationales. (Résultat intermédiaire : Des apprentissages et des échanges mutuels sont développés pour une meilleure compréhension du travail syndical dans l’économie informelle).

    Activités concrètes à venir dans la programmation triennale :

    • Disposer de trois nouvelles fédérations sectorielles de l’informel (domestiques, manufacturier et agro-alimentaire) au niveau national et provincial (base de données, affiliations et activités) ;
    • Former les responsables sectoriels dans les provinces sur les droits syndicaux individuels et collectifs ;
    • Former les responsables des permanences à gérer l’encadrement syndical de terrain et représenter  les travailleurs de l’économie informelle ;
    • Organiser l’autonomie organisationnelle et de service de chaque permanence ;
    • Mettre en place et former les membres d’une Commission nationale de négociation pour les travailleurs de l’informel au niveau national ;
    • Disposer de cahiers de revendications (par la méthode participative) organisés selon les secteurs, les provinces et les métiers de l’informel ;
    • Communiquer et plaider auprès des Autorités et des employeurs sur les revendications ;
    • Disposer d’études et capitaliser les expériences d’encadrement et de formation des travailleurs de l’économie informelle dans les différents secteurs ;
    • Echanger des informations et des expériences entre partenaires ;
    • Renforcer les capacités de gestion, de monitoring et d’évaluation de l’ensemble du programme pour plus de durabilité.


    Programme 2009-2011

    Dans la période 2009-2011, La CGSLB-MSI et la Fédération nationale des travailleurs du Transport (FNTT) se sont associées dans un partenariat de coopération, financé par la DGCD, afin de renforcer les structures de la FNTT-SI et intégrer ainsi les travailleurs du transport dans un environnement syndical durable protecteur et émancipateur de droits individuels et collectifs.

    Parce que les activités de transport constituent un maillage socio-économique stratégique pour l’économie (informelle) du Burundi, notre partenaire a mis à disposition un encadrement syndical aux nombreuses associations professionnelles du secteur du transport. Il a permis la possibilité d’une défense des droits individuels et collectifs ainsi qu’une offre de services aux affiliés façonnée sur leurs besoins professionnels et sociaux directs. Intégrés à la FNTT-SI, les responsables et leurs affiliés ont pu progressivement se faire entendre et reconnaître par les Autorités locales ou du Ministère du travail. Intégrés au code du travail, ils ont pu négocier et aménager leurs conditions de travail (réforme du code de conduite par exemple). Ils se sont montrés constructifs dans nombre de conflits, gage de sérieux dans un pays qui reste très instable. Ils ont pu bénéficier de la mise en place de services syndicaux et de formations professionnelles et syndicales de base pour s’émanciper progressivement de la précarité socio-économique caractéristique de l’économie informelle.

    Avec les taxis-vélos, la FNTT-SI a ouvert la voie de l’encadrement syndical des travailleurs de l’économie informelle et a brisé l’image négative des taxis-vélos, d’agitateurs à pacificateurs.

    Afin de pérenniser cet investissement syndical dans les 17 provinces et devenir un pôle attractif pour l’ensemble des travailleurs de l’économie informelle, la FNTT-SI a aussi renforcé les permanences syndicales dans leur capacité d’autogestion et d’autonomie. Elles peuvent ainsi directement rendre des services syndicaux durables à leurs membres, renforcer sa représentativité, améliorer leurs conditions de travail et développer des cahiers de revendication. Les permanences se sont progressivement équipées dans l’ensemble des provinces. Les revendications et défenses des travailleurs de l’économie informelle dans le secteur du transport ont été un exercice régulier tout au long de la programmation. Au niveau national, la FNTT-SI a pu bénéficier de son implication forte au sein de la COSYBU pour mener les discussions et négociation concernant les travailleurs de l’informel en général dans les enceintes ad hoc.

    La FNTT-SI est donc aujourd’hui, le premier syndicat au Burundi qui intègre les travailleurs et travailleuses de l’économie informelle avec plus de 24.000 affiliés.

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