L’une des priorités de la CGSLB est de garantir le pouvoir d’achat de tous. La prospérité, au bénéfice de tous les citoyens, se situe au cœur de notre activité. Alors que l'économie se remettait encore de la sévère crise économique et financière qui a touché le monde entier, instaurant une période de modération salariale, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que d’introduire un saut d’index de 2 %. Peu de temps après, sans donner une véritable chance d’aboutir à la concertation sociale, il a décidé de réformer la loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l'emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité, de sorte que la liberté de négociation salariale soit encore plus limitée. En raison de cette décision, les salaires réels ont diminué de 2 % pendant trois années consécutives, à savoir 2015, 2016 et 2017. Notre pays est le seul à avoir connu une baisse aussi importante des salaires dans l’Union européenne !
Selon les chiffres du Conseil central de l’Économie, depuis 1996, l’écart salarial s’est réduit et il s’élève aujourd’hui à -2,5 % à l’avantage de la Belgique lorsque l’on prend en compte toutes les réductions de charges et subventions salariales. Ces 20 dernières années, les travailleurs belges sont donc devenus meilleur marché que ceux de nos trois principaux pays voisins. Dès lors, rien ne sert d’invoquer un problème de compétitivité pour octroyer des bénéfices supplémentaires aux actionnaires via des restrictions salariales. En effet, les chiffres de la Banque Nationale montrent que la part de dividendes reçue a augmenté de 3,4 % en moyenne par an entre 2015 et 2018, alors que les salaires réels ont diminué de 0,5 % en moyenne au cours de cette même période.
Réformer la loi de 1996
La CGSLB estime qu’il est temps de mettre un terme à cette politique de modération salariale et demande au prochain gouvernement qu’il prenne des mesures pour améliorer et renforcer le pouvoir d’achat. À long terme, nous souhaitons revenir à un système de libre négociation des salaires. Toutefois, dans un premier temps, la CGSLB plaide pour une réforme de la loi de 1996. Concrètement, nous proposons que la totalité des réductions de charges et de subventions salariales accordées depuis 1996 soit comptabilisée dans le calcul de l’écart salarial. Nous demandons que les partenaires sociaux puissent décider eux-mêmes dans quelle mesure un écart salarial positif ou négatif doit être pris en compte pour fixer la prochaine norme salariale. De cette manière, les futures normes salariales ne seront plus maintenues artificiellement à un niveau (trop) bas.
Dividende de salarié
Cependant, adapter notre système de formation salariale ne sera pas suffisant. Il y a dans notre pays de nombreuses entreprises très rentables, mais les travailleurs ne sont pas suffisamment rémunérés pour leur contribution. La loi de 1996 a pour conséquence que les bénéfices engrangés non investis, sont directement octroyés aux actionnaires. Voilà pourquoi le Syndicat libéral plaide pour l’instauration d’un dividende de salarié. Qu’entendons-nous par là ?
- Les travailleurs ont droit à une part des bénéfices, aujourd’hui uniquement octroyée aux actionnaires, sous forme de dividende. D’où le terme dividende de salarié.
- À la fin d’une période d’AIP, chaque entreprise doit calculer le pourcentage moyen d’augmentation des dividendes payés au cours des deux années écoulées, et le comparer avec la moyenne des deux années précédentes.
- Tous les travailleurs de l’entreprise concernée bénéficieraient d’un bonus correspondant au même pourcentage de leur salaire annuel brut.
Lorsque le pourcentage de hausse de dividendes est de 5 % maximum, ce droit est automatique. Lorsque la progression est de plus de 5 % par an, il convient de négocier au niveau de l’entreprise le montant exact du bonus, mais il serait d’au moins 5 %.
Concrètement
Selon les chiffres de la Banque Nationale, par rapport à la période AIP 2015-2016, les dividendes versés ont augmenté en moyenne de 3,45 % par an lors de la période AIP 2017-2018. Bien qu’il soit nécessaire de regarder les choses au niveau des entreprises, ce pourcentage peut être utilisé pour faire une simulation pour un salarié moyen dans une entreprise moyenne.
Cas concret: un travailleur avec un salaire mensuel brut de 3 000 € aurait droit à un bonus de 1 419,84 € en 2019 ! Condition non négligeable pour la CGSLB : ces primes accordées dans le cadre du dividende de salarié doivent être neutralisées lors du calcul de l’écart salarial avec nos pays voisins, pour ne pas engendrer une marge salariale moins élevée pour la prochaine période AIP.
Autres priorités du Syndicat libéral en matière de pouvoir d’achat :
- Le maintien inconditionnel de l’indexation automatique des salaires.
- L’instauration d’un salaire minimum effectif et réaliste pour tous les travailleurs.
- Le relèvement des allocations sociales au niveau du seuil de pauvreté européen.
L’indexation automatique des titres-repas sur la base de l’indice pour l’alimentation et les boissons non-alcoolisées