La CGSLB n’est pas surprise par les recommandations de la Commission européenne. Elle estime toutefois que l’analyse n’est pas suffisamment réfléchie. Le Syndicat libéral plaide pour des solutions à long terme qui s’attaquent aux causes et non aux symptômes. On ne peut pas toucher à l’indexation des salaires de façon unilatérale !
Les recommandations relatives à l’augmentation de l’âge de la retraite et au renforcement de la dégressivité des allocations de chômage ne peuvent pas simplement être appliquées à la situation belge !
Les recommandations qui ont été présentées en détail hier, mettent beaucoup trop l’accent sur les coûts et ne parlent guère des possibilités d’investissement. Cela est dû à une vision trop étroite de la compétitivité. Le Syndicat libéral est convaincu que ces mesures feront en sorte que tout le monde deviendra plus pauvre et nullement plus compétitif.
Selon la CGSLB, il faut s’attaquer aux raisons de l’affaiblissement de notre compétitivité. Les pays scandinaves ont par exemple opté pour une forte économie de la connaissance. La valeur ajoutée qui a été créée en Scandinavie suffit amplement pour attirer des investissements et sauvegarder l’Etat-providence.
La Belgique aussi doit opter pour une véritable économie de la connaissance. Concrètement, cela implique de disposer d’une structure industrielle mettant l’accent sur des produits de haute technologie plutôt que sur une production industrielle à haute consommation énergétique. Cela signifie que nous devons investir dans l’innovation, la recherche, le développement et la formation.
L’érosion et à terme peut-être la suppression de l’indexation automatique des salaires ne mérite pas un débat. Allons-nous opter pour la stratégie allemande où l’inégalité salariale, des emplois de 5 euros l’heure et des « mini-jobs » constituent la norme ? Ou optons-nous pour des travailleurs motivés qui sont en mesure d’acheter ce qu’ils produisent ? C’est le choix que l’Europe devrait faire et même promouvoir dans le reste du monde.
L’augmentation plus rapide de nos salaires par rapport à la moyenne de nos pays voisins n’est pas causée par notre système d’indexation, mais bien par l’inflation plus élevée chez nous et pas la modération salariale excessive en Allemagne. Notre inflation de base évolue plus rapidement, ce qui signifie qu’il y a d’importants problèmes sous-jacents. C’est la fixation des prix dans le marché de l’énergie qui est le problème de fond. Nous devons nous concentrer sur ce problème. Des contrôles et des corrections sont urgents !
Limiter l’octroi des allocations de chômage dans le temps est de nouveau une solution à court terme. On doit surtout se concentrer sur l’adéquation entre l’offre et la demande. Sanctionner les chômeurs de longue durée est contre-productif.
L’augmentation de l’âge de la retraite n’est non plus opportune. Notre marge en ce qui concerne l’âge réel du départ à la pension est encore suffisamment grande.
L’introduction de taxes supplémentaires sur la consommation des biens de première nécessité ne serait pas un bon signal.
Nous sommes par contre partisans de la piste des taxes vertes. Le Syndicat libéral est aussi en faveur de la mise en place d’une taxe européenne sur les transactions financières ainsi que de l’introduction d’un impôt sur le capital. Si nous prenons les réformes au sérieux, nous devons nous attaquer à l’harmonisation au niveau européen de l’impôt des sociétés et mettre un terme aux subventions contre-productives qui sont octroyées à un groupe choisi d’entreprises.