Sur papier, les travailleuses sont les égales des travailleurs. Dans les faits, non. L’écart salarial, sur base annuelle, entre les femmes et les hommes se situait à plus de 20% en 2017. Pour le réduire encore, il faut un changement de société, une nouvelle répartition des tâches au travail et à la maison.
Les facteurs qui expliquent l'écart salarial au détriment des travailleuses sont multiples. Les femmes sont plus nombreuses à recourir au temps partiel, elles prennent plus souvent des pauses dans leur carrière, elles s’orientent vers des secteurs d’activité et des métiers où les rémunérations sont moins élevées, etc.
Fin des injustisces légales
En tant que syndicalistes, nous nous sommes battus pour éliminer les injustices sur le lieu de travail. L’adage à travail égal, salaire égal est devenu réalité. Les classifications de fonctions ont été rendues neutres du point de vue du genre, d’anciennes méthodes d’évaluation surévaluaient les métiers exigeant une grande force physique et défavorisaient ceux qui demandaient une grande finesse des mouvements, n’ont plus cours aujourd’hui.
Les discriminations à l’embauche du style « une femme n’aura pas la poigne pour diriger une équipe d’ouvriers métallos » ou « un homme ne sera pas suffisamment délicat pour prendre soin de bébés dans une crèche » sont dénoncées.
On ne trouve plus depuis longtemps des mentions telles que « Les appointements minima du personnel féminin seront calculés à raison de 80 % au moins de ceux du personnel masculin » comme dans l’Accord national de la Commission nationale paritaire des Employés de 1947.
Évolution des injustices sociales
Maintenant, c’est la répartition des rôles dans la vie qu’il faut modifier. Les mamans s’investissent plus que les pères dans l’éducation des enfants, ce qui les amène plus souvent à prendre un travail à temps partiel, à prendre un congé parental, voire un congé sans solde. Les femmes passent plus de temps à remplir les tâches ménagères.
Vous, en tant que délégué·e, vous pouvez contribuer au changement. Les femmes sont nettement sous-représentées dans les organes de revendication (DS) et de concertation(CE et CPPT) dans les entreprises. En prenant une part active au dialogue social dans votre entreprise, vous pouvez aborder des thématiques et défendre des opinions qui peuvent contribuer à l'évolution des moeurs.
Conciliier privé et travail
Les représentant·e·s du personnel peuvent, par exemple mettre à l’ordre du jour des réunions toutes les formules qui permettent aux travailleurs et aux travailleuses de mieux concilier les horaires de travail et les impératifs de la vie privée. Les horaires flottants, le télétravail, les crédits-temps, les congés thématiques, les congés de récupération, les bureaux satellites… la créativité est de mise pour aboutir à une flexibilité tenant aussi bien compte des nécessités de l’entreprise que des besoins des travailleur·euse·s. De plus, la réduction des déplacements domicile-lieu de travail participera à la résolution d’un autre problème : la mobilité. Tout le monde y gagne.
Les travailleuses doivent être plus nombreuses dans les Délégations syndicales, dans les Conseils d’Entreprise et dans les Comités pour la Prévention et la Protection au Travail. Elles pourront mieux mettre à l’ordre du jour leurs problématiques et défendre leurs points de vue.
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CGSLB WO=MEN
Le point de vue social, soucieux d’éradiquer toutes les inégalités et les discriminations, n’exclut pas la possibilité de se tromper à l’heure de prendre une décision. Ce choix n’est toutefois pas indispensable, car il est possible de coordonner l’attention à l’égalité des chances, le gender streaming et le genre.
Élections sociales 2020
Les femmes qui assument le rôle de déléguée syndicale, abordent souvent des sujets qui sont dans l’intérêt de la femme ou peuvent voir les choses d’un autre angle dans le but de faire aboutir autrement la concertation et la défense des conditions de travail.
La CGSLB WO=MEN tend vers plus de candidates et s’engage sur la voie du “GO FOR 5♀ / 5♂”.