banner-reforme-pensions.jpg

Réforme des pensions: ils sont en train de nous enfumer !

20/12/2022 - 14h

Une action en front commun syndical a été organisée le 28 novembre devant la tour des pensions. La raison ? Selon le Bureau du Plan, la réforme des pensions va léser certaines femmes en raison de la notion de « travail effectif » utilisée dans le calcul des pensions. En effet, le congé parental, le crédit-temps, ou encore le congé de naissance ne seront pas considérés comme du travail effectif, pénalisant ainsi les femmes qui en ont bénéficié. Environ une femme sur 7 parmi les futures bénéficiaires de la pension minimum pourrait perdre jusqu’à 440 euros par an en raison de cette réforme.

Or, l’accord de coalition fédéral prévoit que ladite réforme « doit tenir compte des inégalités entre les hommes et les femmes ». En effet, au 21e siècle, les pensions des femmes sont encore en moyenne 26 % plus basses que celles des hommes dans notre pays. La politique des retraites annoncée par le gouvernement était censée éliminer cette disparité de genre.

Elle risque au contraire de l’élargir, en ne relevant la pension minimale que pour les carrières complètes, lesquelles sont plus souvent accomplies par les hommes. Ce problème n’a clairement pas été résolu depuis l’été dernier, avec une condition supplémentaire, les 20 années de travail effectif, pour avoir droit à la pension minimum.

Réforme non sexiste

Ainsi, les trois syndicats, en partenariat avec plusieurs organisations féministes et le « Gang des Vieux en Colère », ont manifesté leur inquiétude juste avant le comité de gestion qui se déroulait à la tour des pensions. En front commun, nous avons réclamé un calcul des pensions qui ne soit pas discriminant envers les femmes, notamment en élargissant la notion de « travail effectif » au congé parental, au crédit-temps, au congé de naissance et au temps partiel.

À notre époque, un accord qui creuse l’écart entre les hommes et les femmes en matière de revenus n’est pas acceptable. Si le relèvement de la pension minimum dans notre pays est un réel progrès, celui-ci ne peut se faire en dépit de la moitié de la population.

Méconnaissance de la réalité

Notre Secrétaire nationale Sabine Slegers a pris la parole face à des nuages de fumée violette symbolisant notre sentiment que les politiques sont en train de nous enfumer. « Ne pas tenir compte du congé parental, du crédit-temps, du congé de naissance, du travail à temps partiel avec maintien des droits et de l'AGR (allocation de garantie de revenu) dans le calcul des pensions est certainement une très mauvaise façon d’oeuvrer en faveur de l’égalité hommes-femmes. Plus encore, il s'agit d'une méconnaissance totale de la réalité, des conditions de travail et des carrières des femmes », s’est-elle indignée.

Quelle suite ?

Dans un communiqué, la ministre des Pensions Karine Lalieux a réaffirmé sa volonté de « réaliser une réforme des pensions qui réduise durablement le fossé entre les pensions des femmes et celles des hommes », mais rejette nos accusations que la réforme actuelle est sexiste. Elle admet toutefois que « des mesures complémentaires devront être prises pour limiter les conséquences négatives sur les femmes ».

Espérons désormais qu’une proposition sera discutée au sein du gouvernement pour que la condition de travail effectif n’ait plus cet impact négatif sur les femmes.

Choisissez un secrétariat CGSLB près de chez vous :
Ou trouver votre secrétariat en utilisant la carte