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Des milliers de travailleurs manifestent à Bruxelles pour maintenir les emplois industriels en Belgique

16/09/2024 - 11h

Des milliers de travailleurs ont manifesté à Bruxelles ce matin pour envoyer un message clair aux décideurs politiques belges et européens : « Gardez nos emplois ici ! ». Cette manifestation fait suite à l'incertitude croissante qui règne au sein de l'industrie belge, où la fermeture d'entreprises telles que Sappi et Van Hool, ainsi que les problèmes rencontrés par Audi Brussels et d'autres fournisseurs, suscitent de vives inquiétudes.

« Cette manifestation est plus qu'une démonstration de soutien aux travailleurs concernés », a précisé Gert Truyens, Président national de la CGSLB. « Il s'agit d'un appel urgent en faveur d'une politique industrielle plus forte, capable de préserver les emplois en Belgique. »

L'augmentation récente de près de 20 % du nombre de chômeurs temporaires en un an révèle une crise plus profonde au sein de l'industrie. « Il ne s'agit pas de coïncidences », souligne Gert Truyens. « Ce sont les premiers signes d'une crise industrielle beaucoup plus large. La sonnette d'alarme doit être tirée dès maintenant par nos responsables politiques. Nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre ».

Un secteur en crise : causes et solutions

Le Syndicat libéral met le doigt sur l'incohérence des politiques, tant au niveau européen que régional : « L'UE n'a pas de vision claire pour l'avenir de notre marché », prévient-il. « Nous sommes en train de nous faire grignoter par la concurrence de pays comme les États-Unis et la Chine, qui investissent massivement dans l'industrie. Pendant ce temps, nous continuons à débattre des subventions pour les voitures électriques, alors que les fondations de notre industrie se fissurent ».

En outre, la CGSLB dénonce la concurrence fiscale entre les pays, où seules les multinationales bénéficient d'abattements fiscaux, sans que l'économie locale n'en tire grand profit. « Il faut que cela change », affirme Gert Truyens. « Nous devons mettre fin au jeu fiscal dans lequel les multinationales montent les pays les uns contre les autres ».
 

Une politique industrielle proactive : « C'est maintenant qu'il faut agir ! »

La CGSLB appelle à une politique proactive pour préserver l'avenir de l'industrie belge. « Nous ne pouvons plus nous contenter de réagir lorsqu'il est déjà trop tard », a déclaré Gert Truyens. « Nos responsables politiques doivent prendre leurs responsabilités dès maintenant et prendre les mesures qui s'imposent ».µ

Les mesures proposées sont les suivantes :

  1. Davantage d'investissements publics

    La CGSLB demande 4 % d'investissements publics dans l'industrie d'ici à 2030. « Il ne s'agit pas d'une demande démesurée », souligne Gert Truyens. « Il s'agit d’investissements nécessaires qui génèrent de la croissance économique, et les secteurs industriels peuvent en bénéficier. Rester immobile, c'est reculer, et nous ne pouvons pas nous le permettre ».
  1. Une politique fiscale équitable

    « Il est inacceptable que les multinationales déplacent leurs profits alors que les travailleurs d'ici se battent pour un meilleur pouvoir d'achat », dénonce Gert Truyens. « Ces entreprises dressent les pays les uns contre les autres, à la recherche des avantages fiscaux les plus élevés, et les États membres de l'UE jouent ce jeu. Cela doit cesser ». La CGSLB demande un taux minimum d'imposition des sociétés de 25 % combiné à une « taxation unitaire », dans laquelle les bénéfices des multinationales sont partagés entre tous les États membres sur la base de leurs activités économiques réelles.
  1. Réformer la recherche et le développement

    La CGSLB insiste sur la nécessité de dépenser plus efficacement les fonds publics destinés à la recherche et au développement (R&D). « Aujourd'hui, la plupart des subventions vont au secteur pharmaceutique, alors que d'autres secteurs cruciaux ne bénéficient pas d'un soutien suffisant », poursuit Gert Truyens. « Nous devons déployer des efforts plus importants pour renforcer le pouvoir d'innovation de l'ensemble de notre industrie ».
  1. Une UE qui s'affirme

    « L'UE doit agir avec plus de fermeté pour protéger son économie », affirme Gert Truyens. La CGSLB demande l'introduction rapide d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, où les taxes sur le carbone sont prélevées à la frontière. Le cadre budgétaire européen devrait également être réformé afin de laisser plus de place aux investissements dans la transition verte et numérique.

Travailler ensemble pour l'avenir de notre industrie

La manifestation d'aujourd'hui n'est pas une attaque contre les entreprises ou le gouvernement, mais un appel à la coopération. Gert Truyens insiste sur le fait que « nous devons être au volant ensemble pour assurer l'avenir de notre industrie. Il ne s'agit pas d'un secteur ou d'une entreprise en particulier, mais de l'avenir de notre pays tout entier. Les syndicats peuvent et veulent jouer un rôle constructif pour relever ces défis. Avec le gouvernement et les entreprises, nous voulons trouver des solutions qui conviennent à tout le monde ! »

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