Le 7 novembre on commémorera le 10e anniversaire de la faillite de la Sabena. TOUT LE MONDE EN PARLE, le Syndicat libéral gardera le silence. Pour les Sabéniens il s’agit d’un événement dramatique qui reste gravé dans leur mémoire de manière indélébile. Pour beaucoup de gens, ainsi que pour les syndicats, ceci devrait servir de leçon d’humilité. Le Syndicat libéral tient à le souligner.
Après coup, la faillite s’est révélée inutile et pourtant rien ni personne n’a pu ou voulu y mettre un frein. Pire, on peut se demander si l’on a suffisamment bien écouté les représentants des travailleurs, les membres du personnel au sol, le personnel de cabine, les pilotes, en un mot, les Sabéniens. Ceux qui pouvaient décider ou qui pouvaient user de leur influence (et qui le peuvent toujours), ont-ils vraiment fait ce qu’ils pouvaient pour aider et appuyer le personnel et pour lutter contre le crash de la Sabena ?
Nous ne le pensons pas. Ceux qui ont condamné et boycotté les actions légitimes des pilotes à l’époque n’ont pas le droit de se profiler aujourd’hui comme sauveurs des travailleurs du secteur aérien.
Il n’appartient pas aux syndicats de dicter la conduite à tenir. Les syndicats doivent écouter les travailleurs et renforcer leur voix. Ils doivent défendre de manière indépendante ce qui est juste, même si ceci est contraire aux valeurs établies ou aux convictions politiques.
À l’heure actuelle, les conditions de travail et de salaire de l’aviation belge sont parmi les plus mauvaises en Europe et pourtant l’aviation belge ne se rétablit pas ou à peine. Est-ce que personne, en dehors des travailleurs et de leurs représentants, ne se pose de questions sur les raisons de cette situation?
Le niveau prétendument trop élevé de coûts liés au personnel aérien ne peut servir à camoufler une mauvaise gestion.
Qui peut encore dire à combien s’élève le salaire brut mensuel d’une hôtesse de l’air occupée dans l’aviation belge ? Combien de PDG faudra-t-il pour rendre Brussels Airlines ‘rentable’ et pourquoi en a-t-il fallu autant ? Les Belges et les voyageurs, ont-ils gagné au change depuis que la Sabena a disparu ?
Est-ce que tout le monde est convaincu que voyager en avion est devenu plus avantageux, plus sûr, plus confortable, plus rapide ? Ou reçoit-on encore moins pour son argent maintenant qu’il faut prendre plusieurs correspondances et perdre du temps pour arriver à destination ?
L’aéroport a été totalement privatisé. Le traitement des bagages a été transféré à deux entreprises qui se livrent à une concurrence acharnée. La préparation des repas qui sont offerts à bord, a été cédée au marché libre, avec pour résultat une qualité médiocre.
Il faudra plus de sérénité et de capacité d’écoute afin d’éviter que la situation s’aggrave encore. Souvenons-nous des Sabéniens et soutenons-les en ces temps difficiles. Les Sabéniens ne veulent pas être encore une fois trahis. Tout le monde doit tirer les leçons de l’échec de ceux qui croyaient avoir raison contre tout le monde.
Les syndicats doivent lutter de manière concrète pour des emplois solides dans un environnement constructif. Les travailleurs sont trop souvent réprimandés tandis que le management jette un voile sur ses propres erreurs et s’octroie des bonus de surcroît.
La faillite de la Sabena : tout le monde y a perdu, surtout le personnel !