Le gouvernement avance à pas de souris, nous exigeons des pas de géant et tout de suite. Après les actions locales symboliques du 22 avril et du 13 mai à Bruxelles, Namur, Liège, Louvain, Gand, Anvers, Hasselt et Courtrai, il est temps de marquer le coup avec une grande manifestation nationale le 20 juin dans les rues de la capitale. La gravité de la dégradation du pouvoir d’achat de la population impose des pas de géant plutôt que des pas de souris.
Brandissant sa déclaration gouvernementale comme un texte sacré, le gouvernement répugne à décider la moindre mesure nouvelle qui ne s’y trouve pas inscrite de peur de mettre en péril tout l’édifice patiemment négocié entre les partis de la coalition. Face à la pandémie du Covid-19, l’urgence a commandé de prendre des décisions pour préserver la santé de la population et la santé de l’économie. Face à l’envolée des prix, l’urgence impose de prendre rapidement des décisions radicales pour préserver le pouvoir d’achat.
Trop peu
Or, force est de constater que le gouvernement fédéral tergiverse. Début février, il prend les premières mesures totalement insuffisantes afin de rendre un peu de pouvoir d’achat aux personnes disposant de bas et de moyens revenus.
Il supprime la cotisation spéciale de sécurité sociale et il élargit le bonus à l’emploi (par une réduction des cotisations ONSS) à un plus grand nombre de travailleurs. Pour être de bon compte ajoutons que le salaire minimum national a augmenté de 80,95 euros à partir du 1er avril en application de l’accord interprofessionnel. C’est fort peu pour faire face à l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité et des autres produits de consommation courante.
Trop tard
À la mi-mars, dans son deuxième train de mesures pour réduire la facture énergétique des ménages, le gouvernement fédéral choisit des solutions sans grande ambition. Il abaisse la TVA de 21 % à 6 %. Il réduit les accises. Il élargit l’octroi du tarif social. Trois mesures temporaires en attendant de voir dans quel sens la situation va évoluer. En l’occurrence, c’est l’augmentation des prix des denrées alimentaires et surtout des carburants qui rend la situation sociale critique.
La CGSLB demande aux différents gouvernements de prendre des mesures plus radicales.
Plus fondamentalement
Nous voulons d’abord faire modifier la loi de 96 sur la compétitivité pour rendre possible la négociation d’augmentations au-delà de la marge calculée par comparaison à l’évolution prévisible des salaires aux Pays-Bas, en France et en l’Allemagne. Après une marge de 0,4 % en 2021-2022, les experts prévoient qu’elle pourrait être encore plus proche de zéro pour 2023-2024. Ce n’est pas acceptable alors que les dividendes ne connaissent aucune limite.
Nous serons auditionnés à ce sujet le 29 juin au parlement en commission des affaires sociales suite au succès de notre pétition (près de 90 000 signatures dans le temps imparti de trois mois).
Pendant le débat, il ne sera évidemment pas question de mettre en balance l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales comme certains employeurs et politiques en brandissent la menace !
Contrôle des prix
La CGSLB demande le contrôle des prix de l’énergie en tant que besoin de base et l’attribution du tarif social à davantage de ménages. La crise doit constituer une occasion de mieux financer les investissements pour économie d’énergie (isolation et énergies renouvelables).
À titre de solidarité, nous demandons la redistribution des profits exceptionnels des fournisseurs d’énergie aux travailleurs et aux allocataires sociaux et que les fournisseurs d’énergie proposent chaque trimestre le tarif le plus favorable à leurs clients.
Enfin, nous voulons obtenir le versement d’une indemnité pour couvrir les frais (comme le chauffage) liés au télétravail.