Dans notre pays, près d'un tiers des travailleurs malades de longue durée souffrent d'un trouble musculo-squelettique. À cause de leur travail, ils souffrent de douleurs au dos, au cou, aux bras ou aux jambes. Il est grand temps d'agir. Depuis quelques mois, les entreprises ont déjà dû redoubler d'efforts en matière de prévention. Où en est votre entreprise ?
Le mois d'octobre était le mois de l'ergonomie. L’occasion pour Librement de frapper à la porte du conseiller en bien-être de la CGSLB. « Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont une vraie préoccupation dans le monde du travail », confirme Mikail Avci. « Ce sont des affections qui touchent les muscles et le squelette. On ne les remarque pas toujours, mais ils constituent pourtant les problèmes de santé liés au travail les plus fréquents en Belgique !
Des conséquences graves
Plus d'un tiers des malades de longue durée dans notre pays souffrent de TMS. Les études montrent que pas moins de 80 % des travailleurs déclarent avoir déjà souffert de troubles musculo-squelettiques.
Les causes ? Elles sont diverses : un poste de travail mal adapté, l'exécution de mouvements répétitifs, le déplacement de charges lourdes, le froid... Les TMS surviennent lorsque les mêmes parties du corps sont sollicitées pendant de longues périodes sans repos suffisant pour récupérer. Ils sont principalement liés aux contraintes physiques et biomécaniques subies lors de l'activité du travailleur : travailler debout, porter des charges, déplacer des personnes, adopter une mauvaise posture ou effectuer des gestes répétitifs lors du travail sur ordinateur, par exemple, mais aussi rester assis trop longtemps, etc.
Les TMS se développent progressivement, mais les conséquences sont graves et irréversibles : mal de dos, hernie discale, lumbago, arthrose, tendinite, syndrome du canal carpien, etc. « Il va sans dire que la prévention est très importante dans ce domaine », explique Mikail Avci. « Outre la souffrance humaine, les TMS ont de nombreuses conséquences négatives pour l'entreprise, telles que l'absentéisme, la perte de savoir-faire et de compétences, la charge de travail supplémentaire pour les collègues, etc. Le bilan est également lourd pour la société en raison des coûts de la sécurité sociale. »
Davantage de prévention, une obligation
La bonne nouvelle, c'est que depuis quelques mois, les entreprises doivent accorder une attention plus poussée à la prévention, nous en avons parlé précédemment dans Librement. En effet, depuis le 25 mai 2024, une nouvelle réglementation sur l'ergonomie et la prévention des troubles musculo-squelettiques au travail est entrée en vigueur. « Certaines entreprises y travaillent déjà, d'autres pas encore, constate Mikail Avci. Quoi qu'il en soit, elles disposent désormais d'un cadre juridique sur lequel elles peuvent s'appuyer. »
L'un des changements de la législation implique que l'analyse des risques ergonomiques doit être mise à jour régulièrement et au moins une fois par an. L'analyse des risques musculo-squelettiques doit désormais être effectuée sur la base d'une liste de six facteurs de risque biomécaniques. L'attention portée à l'ergonomie est également obligatoire lorsque des modifications sont apportées au poste de travail. En outre, les mesures de prévention doivent être évaluées au moins une fois par an. « Il est important que les représentants des travailleurs au sein du CPPT ou de la délégation syndicale soient impliqués dans tout cela », souligne Mikail Avci. Par ailleurs, le rôle du conseiller en prévention-ergonome a été renforcé.
Informations et outils
Pour toute information et soutien concernant la prévention des troubles musculo-squelettiques, contactez le Syndicat libéral. N'hésitez pas à vous adresser à l’équipe CGSLB dans votre entreprise ou à demander conseil à votre secrétaire permanent. Le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale met également des outils à la disposition des travailleurs et des experts en prévention. Sur le site www.beswic.be, vous trouverez, entre autres, des dizaines de brochures pratiques sur la prévention des troubles musculo-squelettiques dans un large éventail de professions, des chauffeurs routiers aux cueilleurs de fruits, en passant par les femmes de chambre et le personnel administratif.
Prenez soin de votre corps et sensibilisez aussi vos collègues. La prévention des TMS est l'affaire de toute l'entreprise, de l'employeur et des travailleurs. Ensemble, créons un environnement de travail ergonomique !