La procédure de réorganisation judiciaire « silencieuse » lancée en janvier par le groupe Cassis-Paprika était rapidement devenue publique. Les 3 entités belges du groupe : Cassis , Paprika et Cassis-Paprika Retail (mixte) étaient alors en sursis depuis la mi-février 2024.
Fin mars (25/03), la faillite de son holding, Misohama SA, a entre-temps été prononcée. D’autre part, une PRJ publique est lancée pour les autres entités étrangères situées au Pays-Bas, en France, Allemagne et au Luxembourg tandis qu’une procédure de pre-pack était engagée pour les entités MG Finances et Cassis.
Lors d’un Conseil d’entreprise extraordinaire ce vendredi 17 mai, la direction nous a annoncé que 9 des 11 magasins de la marque CASSIS garderont leur volet baissé.
Le personnel est informé à l'instant qu'il ne devra plus venir prester jusqu'à la date de la faillite, date qui devrait intervenir en principe le 27 mai, ce n'est plus qu'une question de pure formalité. Le Tribunal de l’entreprise a prononcé la faillite de l’entité Cassis créee depuis 1992 et devenue inviable, ainsi que la faillite de MG Finances. 67 pertes d’emploi, dont la majorité touchent des femmes, sont à déplorer.
Les magasins CASSIS ci-après resteront définitivement fermés :
- Tournai
- La Louvière
- Wavre
- Kuurne
- Saint-Nicolas
- Wijnegem
- Belle-Ile (Liège)
- Anspach (Bruxelles)
- Basilix (Bruxelles)
Les actionnaires historiques, le fondateur, Monsieur Jacques Hayez (avec 35%) et la société Mitiska (avec 55%) reprendront toutefois 2 magasins Cassis parmi les 11, à savoir les magasins de Rocourt et de Mons Grand Prés. 14 travailleurs concernés par ses 2 magasins sont donc repris. Ces repreneurs sont aussi prêts à réinjecter du capital (6,5 M), ce qui permet de reprendre une trentaine de membres du personnel de MG Finances sous l’entité des magasins mixtes CPRetail.
Le Plan de relance introduit sous la PRJ a pu être avalisé par le Tribunal de l’entreprise et épargner ainsi les magasins Paprika ainsi que les magasins de la marque mixte, Cassis-Paprika Retail.
Ceux-ci poursuivront donc leur activité sous une seule marque. Ainsi l’enseigne devrait simplifier sa structure et réduire ses coûts. Elle devrait pouvoir repositionner sa marque et se réorienter principalement vers le marché fashion de la grande taille (du 40 jusqu’à du 58).
Ce plan de relance prévoit aussi de sortir du monostyle, de rajeunir la collection pour qu’elle soit plus tendance auprès de la clientèle.
Si ce plan de relance permet de sauver 9/10 des emplois sur tout le groupe, c’est tout de même plus de 15% du personnel belge qui se retrouve sans emploi aujourd’hui.
L’enseigne était en perte depuis plusieurs années. Dès l’instauration des organes de concertation sociale, suite aux élections sociales de 2016, notre délégation syndicale CGSLB n’a pourtant cessé de tirer la sonnette d’alarme.
Des business plan ou encore des plans d’urgence étaient présentés tandis que nos déléguées CGSLB en réclamaient concrètement la mise en œuvre au sein des magasins ou on-line!
Si le résultat des PRJ et le plan de relance ont permis que l’on ne débranche pas la prise de l’ensemble des magasins du groupe, la CGSLB reste néanmoins inquiète. Nous allons rester très vigilants aux mesures de rentabilité et de solvabilité qui seront prises et demander un calendrier de suivi régulier du plan de relance.
La CGSLB comprend la colère du personnel impacté qui ne comprend pas pourquoi on n’a pas pu sauver l’ensemble des emplois d’autant plus que la marque Cassis continuera à être livrée au sein des magasins mixtes. La CGSLB est au côté des travailleuses et travailleurs ! Elle accompagnera chaque personne licenciée dans les démarches relatives à la faillite.