Indice

Les salaires de la majorité des travailleurs dans le secteur privé, ainsi que ceux de la fonction publique, et les allocations de malades de longue durée, chômeurs et retraités sont automatiquement ajustées à l'évolution des prix à la consommation. Cette évolution est mesurée par l'indice des prix à la consommation. L'indice des prix à la consommation est calculé sur la base de l'évolution des prix d'une corbeille représentative de 623 biens et services (= témoins). Plus précisément, sur base mensuelle, à divers endroits du pays, les prix de ces produits et services est mesuré par des agents du Service Public Fédéral Economie. A chacun de ces produits et services est attribué un poids sur la base de l'enquête budget des ménages (EBM), qui est menée tous les deux ans chez 6.000 ménages. Des statisticiens du SPF Economie calculent ensuite, sur la base du poids et des prix tous les mois le chiffre de l’index.

Cependant, les salaires et les allocations ne seront pas ajustés en fonction de l'indice ordinaire des prix à la consommation, mais sur la base de l’indice santé nivelé. Ceci est la moyenne trimestrielle de l’indice santé, d’où sont exclus l'alcool, le tabac et les carburants (hors LPG).

Les salaires, cependant, ne sont pas tous indexés au même moment et de la même manière. Dans le secteur public, le mécanisme d'indexation est fixé par la loi. Ce mécanisme s’applique aux fonctionnaires d’une part et les allocations de sécurité sociale et pensions de l'autre. L'indexation a lieu ici un mois après le dépassement de l'indice dit pivot. L'indice pivot est toujours de 2% supérieur à l'indice pivot précédent, ce qui implique que les salaires, les allocations sociales et les pensions sont ajustés par tranche de 2%.

Dans le secteur privé, les différents comités paritaires ont la liberté de développer leur méthode d'indexation des salaires sur la base du dialogue social par le biais d’une convention collective de travail. On peut choisir en l’espèce entre deux formes d'indexation des salaires:

• Indexation sur une base périodique : l'indexation arrive à un moment qui a été établi dans la convention collective. Ce peut être par exemple une indexation trimestrielle ou semestrielle. Les salaires sont ensuite ajustés en fonction de l'indice au moment fixé, quel que soit le niveau de ce chiffre.
• Indexation basée sur un pourcentage fixe: on peut aussi opérer dans différents secteurs sur la base d'un indice pivot. L'indice pivot, et le taux assorti à celui-ci, peuvent différer de ceux du secteur public. Il peut par exemple être opté pour indexer les salaires dès que l'indice a augmenté de 1% ou de 1,5%.

L'indice est présenté chaque mois à l'approbation de la commission de l'indice composée paritairement. La commission de l'indice développe aussi annuellement un avis dans lequel certaines réformes et propositions de nouveaux témoins seront soumises au ministre compétent de l'économie. La CGSLB y est représentée et tente, dans ce contexte, de jouer un rôle actif en vue d'améliorer la représentativité de l'index.

Le système unique de indexation automatique des salaires est cependant sous pression, y compris à cause des critiques de la part des institutions internationales. Néanmoins, ce système offre la meilleure garantie pour la préservation du pouvoir d'achat. Par conséquent, la consommation privée et donc la demande intérieure est soutenue, quelque chose qui a contribué à ce que la Belgique a éprouvé un meilleur vécu de la crise financière et économique que de nombreux autres pays européens. L'index crée également la solidarité, étant donné que les salaires, allocations sociales et pensions sont adaptés dans la même mesure pour tout le monde à l'évolution des prix. Enfin, le système contribue aussi à la paix sociale.