« Saisir les opportunités tout en minimisant les risques »
Le déploiement de l'intelligence artificielle a augmenté de manière exponentielle ces dernières années, y compris dans le contexte de l'emploi. Son utilisation encadrée présente incontestablement des opportunités, telles qu’un gain de productivité pour les entreprises, l'amélioration des conditions de travail, une sécurité accrue pour les travailleurs, la capacité à effectuer des tâches répétitives, pénibles ou dangereuses, etc. Mais nous ne pouvons pas non plus ignorer les dangers potentiels de l'IA.
Il y a quelques semaines, un projet d'accord sur l'intelligence artificielle a déjà été approuvé au sein du Parlement européen. Dans le même temps, une directive européenne sur les travailleurs des plateformes a également été adoptée, avec des dispositions sur la transparence, le contrôle humain, la protection des données personnelles et l'information des travailleurs.
Un pas dans la bonne direction. Mais ces nouvelles réglementations européennes vont-elles résoudre tous les problèmes et garantir la protection des travailleurs ? Ce n'est pas le cas.
La CGSLB demande un cadre réglementaire spécifique
Au niveau national, il existe la CCT 39 (sur l'information et la consultation sur les conséquences sociales de l'introduction des nouvelles technologies), qui permet déjà un certain niveau d'implication syndicale lors de l'introduction de l'IA dans une entreprise. "Nous constatons cependant que cette convention collective, qui date de 1983 (!), n'est plus adaptée aux nouveaux défis posés par cette technologie", souligne Gert Truyens, Président national de la CGSLB.
C'est pourquoi le Syndicat libéral demande un nouveau cadre réglementaire, comprenant au moins les éléments suivants :
- Consultation et négociation obligatoires avec les représentants des travailleurs (ou, à défaut, avec l’ensemble des travailleurs) lors de l'introduction de l'IA dans l'entreprise
- Informations claires à communiquer aux travailleurs sur l'objectif de l'introduction de l'IA, l'impact sur les conditions de travail, la structure de l'emploi, les métiers/emplois potentiellement menacés, etc.
- L'attention portée à la formation des travailleurs afin qu'ils puissent maîtriser cette technologie
- L'interdiction d'introduire l'IA en cas de risques importants (collecte de données privées, utilisation abusive de systèmes de surveillance, discrimination, etc.)
Encadrer l'utilisation de l'intelligence artificielle ? Bien sûr, mais pas sans entendre la voix des travailleurs. C'est ce que souhaite la CGSLB.
Mémorandum avec 10 propositions politiques prioritaires
Cette proposition et les solutions autour d'autres thèmes sont reprises dans le mémorandum de la CGSLB pour le prochain gouvernement fédéral.
« Avec notre Mémorandum 2024, nous voulons non seulement attirer l'attention sur les principaux défis auxquels la Belgique est confrontée, mais aussi apporter des solutions concrètes », déclare le Président national Gert Truyens. « Chacune de nos 10 propositions politiques prioritaires a été soigneusement élaborée pour apporter des changements mesurables et positifs, et faire de la Belgique en un pays plus prospère, plus social et plus durable. »