« La crise industrielle exige une action ! »
L'annonce de la réorganisation par Agfa de ses activités de films traditionnels à Mortsel, qui pourrait entraîner la suppression de 530 emplois, est un nouveau coup de massue porté à l'industrie belge. La CGSLB se montre inquiète et appelle à la création d'un conseil de crise conjoint au sein duquel les syndicats, les décideurs politiques et les entreprises développeraient des mesures structurelles pour renforcer l'industrie belge. « C'est maintenant ou jamais », déclare Gert Truyens, Président national de la CGSLB. « Les responsables politiques doivent prendre leurs responsabilités ; les chiffres de production ont une fois de plus chuté au niveau où ils se trouvaient pendant la pandémie. Sans action immédiate, la crise industrielle dans notre pays ne fera que s'aggraver ».
Les restructurations se multiplient : « Il est plus que temps d’agir ! »
La restructuration annoncée chez Agfa, qui devrait mener à des économies de l’ordre de 50 millions d'euros au cours des trois prochaines années, fait suite à de précédents revers dans le secteur industriel, comme chez Audi Brussels et Van Hool. Gert Truyens souligne que les licenciements et les réorganisations en cours sont la preuve d'une crise industrielle beaucoup plus large.
« Il ne s'agit plus de cas isolés. C'est un signal d'alarme pour les responsables politiques, qui doivent cesser leurs querelles et trouver de vraies solutions. Il est plus que temps d’agir ! », souligne Gert Truyens. « Les travailleurs sont toujours les victimes du jeu politique et du manque de responsabilité qui l'accompagne. C'est inacceptable. »
Une politique industrielle structurelle et proactive est la seule voie à suivre
La CGSLB insiste sur le fait que la Belgique doit agir maintenant pour empêcher un nouveau déclin structurel de l'industrie. « Notre industrie a besoin de toute urgence d'une politique forte et tournée vers l'avenir », affirme Gert Truyens. « Une politique qui investit dans l'emploi, la R&D et un environnement fiscal équitable capable de concurrencer des pays comme les États-Unis et la Chine. »
La CGSLB réitère son appel :
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Augmentation de l'investissement public
Un niveau de 4 % du PIB d'ici 2030 devrait devenir la norme pour garantir la croissance économique et la stabilité industrielle. -
Une politique fiscale équitable
Un taux minimum d'imposition des sociétés de 25 % dans l'UE et l'introduction d'une « taxation unitaire » (où les bénéfices des multinationales sont partagés entre tous les États membres) pour empêcher les multinationales de bénéficier injustement des différences fiscales entre les pays. -
Une politique de R&D plus large et plus efficace
Les fonds publics destinés à la recherche et au développement devraient être plus facilement accessibles aux différents secteurs afin que l'innovation puisse se développer dans tous les pans de l'industrie. -
Une politique européenne plus active et plus affirmée
La CGSLB demande l'introduction rapide d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, en prélevant des taxes sur le carbone à l’entrée afin de protéger le marché européen et de promouvoir une concurrence équitable basée sur des critères durables.
« Nous sommes prêts à travailler ensemble pour l'avenir de notre industrie »
La CGSLB appelle à la coopération, non seulement avec les entreprises et les travailleurs, mais aussi avec le gouvernement.
« Les licenciements annoncés chez Agfa ne sont pas un cas isolé, mais indiquent une crise plus profonde qui touche de plus en plus d'entreprises et des milliers de travailleurs. L'industrie belge est un pilier de notre économie et mérite un avenir qui lui permette de se développer et d'innover. Les responsables politiques, les employeurs et les syndicats doivent s'asseoir ensemble MAINTENANT. Notre industrie et notre économie ont besoin de décisions fortes et structurelles, et non de mesures temporaires. Agissons rapidement et prenons les mesures que notre industrie et nos travailleurs méritent », conclut Gert Truyens.
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