En route vers le développement durable !

01/12/2016 - 15h

Offrir plus d’espace à l’approche émancipatrice, oser quitter les vieux schémas de pensée, s’investir dans la liberté responsable… Toutes ces idées nouvelles sont inscrites dans le patrimoine génétique du Syndicat libéral. Et ce n’est pas tout : les syndicalistes libéraux reconnaissent l’importance d’une économie compétitive, mais se rendent compte également que celle-ci doit être socialement et écologiquement corrigée.

En ce qui concerne le développement durable et les défis liés aux initiatives innovantes et audacieuses, la CGSLB a trouvé le partenaire idéal avec le CIFAL. Entretien avec Peter Wollaert et Jan Moens.
 

Petite présentation

Peter Wollaert travaille pour l’United Nations Institute for Training and Research (UNITAR), l’institut de formation et de recherches des Nations unies (ONU) à Genève. Il est également le Directeur général du CIFAL établi à Anvers.

Le CIFAL, Centre International de Formation des Autorités et Leaders de son nom complet, fait partie du réseau UNITAR, composé de 16 centres de formations internationaux. « La mission du CIFAL consiste à expliquer les résolutions et directives des Nations Unies, et plus particulièrement, celles relatives aux droits de l’homme et aux objectifs de développement durable (ODD) et de les faire appliquer par les gouvernements locaux, le monde des entreprises, les centres d’excellences, les syndicats et les organisations représentatives de la société civile. »

Jan Moens est Responsable sectoriel national à la CGSLB pour la Commission paritaire auxiliaire pour les employés entre autres, et c’est lui qui a pris l’initiative d’entamer une collaboration avec le CIFAL.
 

La CGSLB est le seul syndicat belge partenaire d’UNITAR/CIFAL. Quels sont les avantages de ce partenariat pour le syndicat ?

Jan Moens: « Notre partenariat avec le CIFAL nous permet d’avoir des informations adéquates et fiables, surtout en matière des droits de l’homme et de développement durable. Le CIFAL est une institution neutre, tous les partenaires sont supposés parler la même langue, car le cadre de référence global est commun et s’applique à tous les employeurs et travailleurs.»

La CGSLB ne doit disposer d’aucune expertise dans les thèmes mentionnés, mais bien s’en faire l’écho précise Jan Moens. « Nous transmettons ces informations à nos membres, nos militants, nos délégués et nos partenaires de négociations à tous niveaux. En collaboration avec Comé, notre service de formation, nous offrons des formations à la mesure d’une entreprise ou d’un secteur. Les affiliés de la CGSLB qui sont intéressés doivent savoir qu’ils ont accès à un large éventail de formations liées à la durabilité et qu’ils peuvent s’adresser à leur syndicat ! »
 

Grâce à sa collaboration avec le CIFAL,  la CGSLB  souhaite mettre la durabilité à l’ordre du jour syndical …

« Il est très important que, du côté des travailleurs, nous ne soyons pas à la traîne. Sur ce plan, nous avons un rôle dynamique, coopératif et/ou critique à jouer à l’égard de l’employeur. »

Peter Wollaert: “Le CIFAL offre des formations d’e-learning à ses partenaires. Les membres du personnel de la CGSLB et les affiliés peuvent s’informer et se former sur la manière d’appliquer les principes de durabilité sous tous ces aspects dans une entreprise. »

Le CIFAL propose des formations au personnel de l’ONU et à toute personne intéressée. «  Cinquante pourcent de la formation s’effectue en ligne » ajoute Peter Wollaert. « Les sujets dont l’ONU est spécialiste sont vulgarisés, comme, par exemple, l’Accord de Paris sur le climat. Les formations sont partiellement gratuites, et partiellement payantes, mais toujours avec un suivi. En tant qu’étudiant, des exercices vous seront toujours proposés. Il y a 6 langues officielles à l’ONU, et si vous suivez une formation, il se peut que ça soit avec un formateur de Chine, du Brésil … » Un aperçu des formations disponibles se trouve ici  www.learnatunitar.org

“Ce qui constitue un avantage en soi ! » estime Jan Moens.
 

Soutien plus large

Toutes les chartes des Nations Unies mettent l’accent sur l’importance de la concertation entre travailleurs et employeurs, et l’implication des travailleurs. « Le soutien du CIFAL représente en ce sens une possibilité supplémentaire de nous imposer comme acteurs sérieux et essentiels face aux employeurs et ce, même dans les PME. »

Selon Jan Moens, il existe deux autres avantages à cette collaboration. « Parmi nos membre, se trouve un groupe considérable de travailleurs dont nous ne connaissons pas suffisamment l’opinion ou que nous ne parvenons pas à atteindre, des travailleurs qui passent à travers les mailles du filet des thèmes syndicaux classiques. D’autres organisations représentatives de la société civile, comme les organisations environnementales ou les organisations des droits de l’homme, parviennent, elles, à atteindre ces personnes sous le dénominateur ‘durabilité’. Grâce à des thèmes comme la durabilité nous accroissons la base du syndicat et nous mettons en place une approche davantage englobante, ce qui nous permet non seulement d’être plus convaincant, mais aussi d’être plus fort. » 

SDG’s : 17 objectifs de développement durable pour un monde vivable

En 2015, tous les états membres des Nations Unies, et, par voie de conséquence, la Belgique, se sont mis d’accord sur un ambitieux ‘Agenda 2030 pour le développement durable’. Dix-sept objectifs de développement durable (ODD) ou SDG’s (Sustainable Development Goals) ont élaborés afin d’éradiquer la pauvreté, la faim et la maladie dans un monde au sein duquel chaque être humain peut vivre une vie pleinement épanouissante.

D’une manière générale, le « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » repose sur 5 piliers: l’humain (vivre dans la dignité), la planète (protéger la planète), la prospérité (avoir une vie épanouissante), la paix (créer un monde sans peur et sans violence) et partenariats (solidarité mondiale renouvelée).

Tous ces objectifs constituent un programme pour un monde plus vivable, ainsi qu’une prolongation des « Objectifs du Millénaire pour le développement » de l’ONU, à une échelle plus grande. Sur base de la théorie des triples P décrite par le britannique John Elkington, le programme a été élargi pour aboutir aux 5 P : aux termes people, planet et profit ont été ajoutés les mots peace en partnership. Et profit est devenu prosperity.

« C’est un programme inclusif » martèle Peter Wollaert. « L’objectif n’est pas que chacun puisse simplement piocher ce que l’intéresse, ce ne serait pas correct. Tous les thèmes sont liés entre eux ».

Tout le monde est acteur !

Il faut considérer les SDG’s comme une ‘vision globale pour une action locale’ (l’ONU regroupent pas moins de 193 états, parmi lesquels des pays en voie de développement). Chaque état doit se sentir impliqué et se comporter de façon responsable, pas seulement les hommes politiques mais aussi les entreprises, les syndicats, les gouvernements fédéraux. Personne ne peut s’y soustraire. Les travailleurs de la production par exemple pensent parfois qu’ils ne sont pas concernés, alors qu’eux aussi sont des acteurs importants ! » Quelqu’un qui place des panneaux solaires par exemple aide par le simple fait d’exercer une profession qui s’inscrit dans le cadre de l’énergie durable.

Jan Moens précise :“Le concept de RSE englobe de nombreux sujets, qui semblent ne pas faire partie de notre vie quotidienne, alors qu’en fait, ils sont en plein dedans ! En utilisant le terme « durabilité », ces sujets ne sont pas nommés de façon suffisamment concrète. En novembre 2016, nous organisons une journée thématique au nom de la CGSLB à laquelle nous avons conviés des intervenants d’une banque et d’autres entreprises qui, en matière d’entrepreneuriat durable, ont déjà accomplis de belles avancées. L’objectif est de montrer que la RSE n’est pas un concept abstrait qui se joue loin d’ici. Même un syndicat peut avoir ses propres idées sur des sujets tels que la gouvernance d’entreprise, la gestion des clients, des politiques d’achat durable, la mobilité etc. Nous voulons souligner que les travailleurs ont tout intérêt à ce que ces concepts soient bien intégrés sur le lieu de travail ! »

Wollaert poursuit " Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a des objectifs très concrets. Il nous permet, à partir d’ateliers du CIFAL, d’analyser à l’aide d’une matrice  des entreprises ou des organisation sur 5 niveaux : la vision et les directives, le management interne et les infrastructures (politique du personnel, parc automobile, bâtiments), les produits et les services, la gestion de la chaîne et les initiatives sociétales ( ce que votre entreprise ajoute à des initiatives supplémentaires, le soutien d’organisations caritatives. Nous invitons également les différents participants réfléchir aux facettes de leur entreprise qui pourraient avoir un impact négatif. »

À cet égard, il a été établi que le partenariat est très important. « Des problèmes complexes requièrent une collaboration et le partage de compétences. Les travailleurs ne doivent pas entraver les processus mis en place par les employeurs. Les SDG représentent un immense défi que nous allons relever tous ensemble ! » conclut Jan Moens.
 

Plus d'info ?

Toutes les informations sur la durabilité, les ODD, la manière de mettre la RSE en pratique se trouvent sur le site du CIFAL : cifal-flanders.org.

Vous avez des questions ? Contactez Jan Moens : jan.moens@cgslb.be

Choisissez un secrétariat CGSLB près de chez vous :
Ou trouver votre secrétariat en utilisant la carte