Ratifier la convention 190
L’Organisation internationale du Travail (OIT) est un organe des Nations unies au sein duquel les gouvernements, les employeurs et les travailleurs se réunissent pour établir des normes internationales en matière de travail. L’année dernière, à l’occasion de son centenaire, la Convention sur la violence et le harcèlement a été adoptée. Cette convention n° 190 vise à protéger les travailleurs du monde entier contre la violence, le harcèlement moral et le harcèlement sexuel. Le point de départ de la convention est que chaque État membre doit adopter une approche intégrée et inclusive pour prévenir la violence et le harcèlement sur le lieu de travail et y remédier.
Malheureusement, il s'agit d’un phénomène très répandu qui fait des victimes chaque année. Dans le monde entier, des millions de filles et de femmes sont encore victimes de violence simplement parce qu’elles sont des femmes. Les femmes sont plus souvent victimes de violence domestique que les hommes. La violence à l’égard des femmes découle des différences dans les rapports de forces et de l’inégalité entre les sexes. Cela nécessite également une politique spécifique en matière de genre.
En Belgique, le nombre de plaintes pour harcèlement moral au travail a augmenté chaque année, pour atteindre 12 % en 2019. C'est ce que montrent les chiffres publiés par IDEWE, le Service externe pour la prévention et la protection au travail, en février 2019. Quatre sur dix de ces plaintes ont trait à des troubles psychosociaux liés à des conflits au travail.
En plus, la situation actuelle de la crise du coronavirus dans laquelle nous nous trouvons ne fait que renforcer le problème de l’inégalité. 80 % des femmes sont confrontées aux conséquences néfastes du coronavirus. Nous devons faire en sorte que la protection nécessaire puisse être offerte. Nous sommes confrontés à une nouvelle situation dont nous devons pouvoir tirer des leçons pour l’avenir.
Aujourd’hui plus que jamais, dans le contexte du confinement, les personnes et surtout les femmes sont confrontées à la violence et au harcèlement au travail, y compris la violence domestique. Nous devons donc continuer à sensibiliser le public à la Convention n° 190, qui doit d'abord être ratifiée pour entrer en vigueur en Belgique. Un processus qui doit être mené aux différents niveaux de pouvoir.
La CGSLB souhaite attirer l'attention sur cette problématique en cette journée spéciale afin que la structure complexe de notre Etat ne retarde pas ce processus. La ratification de la convention constituera un pas en avant pour apporter des améliorations et des modifications, inspirées par cette convention, à la législation.