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Le rapport technique du CCE ne démontre aucune perte de compétitivité des entreprises belges

10/02/2022 - 14h

Le Conseil central de l’Économie (CCE) a publié, le 10 février, son rapport technique annuel sur la marge salariale maximale disponible calculée sur la base des chiffres de la Banque Nationale de décembre. Il n’a aucune conséquence immédiate sur la formation des salaires du fait que la prochaine norme salariale ne sera définie que début 2023. En revanche, elle donnera le ton des négociations de l’accord interprofessionnel couvrant la période 2023-2024. Voilà pourquoi la CGSLB s’est penchée attentivement sur les principales conclusions du rapport.

Période 2020-2022 : l’écart salarial réel entre la Belgique et l’étranger est de -2,6%

En tenant compte de tous les subsides salariaux et réductions de charges, l’écart salarial se situait à - 3,8% fin 2020, à l’avantage de la Belgique donc. Pour l’instant, les prix et les salaires connaissent une croissance rapide en Belgique, mais à l’étranger aussi. Fin 2022, la différence restera limitée à 1,2%. L’écart salarial réel depuis 1996 devrait se situer donc fin 2022 à -2,6%, toujours à l’avantage de la Belgique. Si l’on devait tenir compte de ce chiffre, il ne faudrait rien déduire de la future marge comme le prescrit la loi sur les salaires dont nous demandons la révision.

Période 2023-2024 : l’indexation en Belgique reste 2,5% sous l’augmentation des salaires chez nos voisins

Au cours de la période 2023-2024,  les pays voisins devraient effectuer un mouvement de rattrapage logique du processus des coûts salariaux de +6,1% par rapport au processus d’indexation, plus faible, de +3,6% en Belgique. Ceci démontre qu’il n’y a pas de dérapage des coûts salariaux, bien au contraire. Sans les nombreux mécanismes de correction injustes prévus par la loi de 1996, il y aurait même une bonne marge pour augmenter les salaires. Or elle sera encore très étriquée en 2023-2024, malgré la croissance salariale plus rapide chez nos voisins pendant la même période.

Les travailleurs méritent plus de respect

À force de modérer les salaires depuis tant d’années, le travailleur belge est devenu 3,9% meilleur marché que dans les pays voisins lorsqu’on prend en compte sa plus grande productivité. De plus, les marges bénéficiaires brutes sont beaucoup plus élevées en Belgique qu’en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Le manque de concurrence a poussé beaucoup d’entreprises à profiter des salaires bas pour augmenter leur marge de profit. Celle-ci est maintenant sécurisée en répercutant l’augmentation des coûts intégralement, voire même exagérément, sur le consommateur final. Cela entame le pouvoir d’achat et, pour le Syndicat libéral, il faut y remédier de toute urgence.

La loi sur la compétitivité de 1996, rendue encore plus sévère en 2017, va à nouveau fortement limiter la liberté de négociation des salaires. Les chiffres du dernier rapport technique du CCE révèlent toutefois une tout autre réalité économique. La CGSLB continue le combat, avec la CSC et la FGTB, pour faire modifier la loi sur les salaires.

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