Après la grande manifestation syndicale de la semaine passée, la commission des Affaires sociales du parlement fédéral procédera demain, mercredi 29 juin, à une audition concernant la loi sur la norme salariale (dite loi de ’96). Les syndicats ont réuni plus de 87.000 signatures sur une pétition entraînant, pour la première fois dans l’histoire parlementaire, une audition. Au cours de celle-ci, la CGSLB, la FGTB et de la CSC expliqueront clairement en quoi cette loi ne remplit pas ses objectifs. Et comment l’améliorer. C’est important, car seul le parlement a le pouvoir d’adapter la loi.
Le débat sur les salaires est particulièrement important en cette période d’inflation galopante. L’indexation automatique des rémunérations est essentielle, toutefois elle ne suffit pas à préserver le pouvoir d’achat. La croissance nominale des salaires a atteint 5,6 % en 2022, alors que l’inflation grimpait à 8,2 %. S’ajoute à cela le fait que l’index comporte plusieurs mécanismes retardateurs. De plus, les carburants ne sont pas pris en compte et l’évolution des prix du mazout de chauffage est lissée. Enfin, soulignons que les personnes disposant de revenus faibles consacrent proportionnellement une partie plus importante de leur budget à l’énergie.
Le problème de pouvoir d’achat doit donc être résolu à la base, ce qui n’est possible qu’en modifiant la loi sur la norme salariale.
La répartition de la richesse créée est de moins en moins équitable. Ce processus est déjà en cours depuis de nombreuses années : les salaires réels des travailleur·euse·s belges demeurent au ras des pâquerettes depuis la crise financière de 2008.
Il y a moyen d’augmenter les salaires. Les marges bénéficiaires des entreprises sont historiquement élevées, y compris en comparaison avec nos pays voisins.
Une révision en profondeur de la loi de ‘96 est absolument indispensable, en mettant la priorité sur :
- le rétablissement du caractère indicatif de la norme salariale
- le calcul exact du handicap salarial (tax shift et subsides salariaux)
- l’élargissement de la notion de compétitivité au lieu de se focaliser sur les coûts salariaux
- le maintien inconditionnel de l’indexation automatique des salaires et des augmentations barémiques.