Le Centre Interfédéral pour l’égalité des chances, UNIA, rapporte, ce lundi 26 septembre 2016, que le nombre de dossiers liés à une discrimination à l’embauche sur base de l’âge est en croissance : 74 dossiers ouverts, ce qui représente une augmentation de 60 % par rapport à 2015 (45 dossiers).
Sans doute cette augmentation est-elle liée à l’affaire « Dovy Keukens », dans laquelle un candidat de 59 ans s’est vu refuser un poste : il avait le profil parfait, affirmait l’employeur… si ce n’est son âge.
Cette affaire a eu le « mérite » de mettre en lumière le fait que certains employeurs connaissent mal la règlementation …ou ne veulent pas l’appliquer.
La CGSLB rappelle qu’il est interdit de refuser un candidat sur base de son âge, l’âge étant un critère protégé dans les lois anti-discrimination de 2007 au même titre que le sexe, l’orientation sexuelle, la prétendue race …
La seule justification admise est l’exigence professionnelle essentielle et déterminante. Une agence de publicité, par exemple est en droit de rechercher une femme blanche de peau de 50 ans et plus pour promouvoir les bienfaits d’une crème antirides. De même que ne constitue pas une discrimination, le fait d’exiger un âge de 30 ans maximum pour des sapeurs pompiers devant lutter contre les incendies et venir au secours des personnes. Dans ces 2 cas, l’âge constitue une caractéristique essentielle pour la fonction et déterminante par rapport à un objectif légitime.
Mais malgré les lois anti-discrimination, les préjugés ont la vie dure et il n’est pas rare d’entendre encore aujourd’hui que les jeunes sont paresseux et que les plus âgés sont ignorants des nouvelles technologies, qu’ils coûtent cher…
Unia a lancé une campagne à ce sujet.
La CGSLB ne peut que se réjouir de cette initiative. Les mesures que décident les gouvernements successifs vont dans le sens d’un rallongement des carrières. Il est donc essentiel de poursuivre la lutte contre les discriminations à l’embauche. Mais les mentalités doivent aussi changer. La CGSLB rappelle que le combat se joue à plusieurs niveaux, et pas seulement devant les tribunaux. La CCT 104 dont l’objectif est le maintien et l’accroissement des travailleurs âgés en entreprises doit être rendue obligatoire à toutes les entreprises. Elle constitue un instrument idéal de concertation avec les représentants des travailleurs en vue de développer une politique de gestion des âges à long terme.
La CGSLB défend aussi le principe que les employeurs doivent répondre aux candidats postulants. En effet, trop souvent, ils ne reçoivent aucune réponse à leur candidature. Cette obligation aurait pour mérite de mettre l’accent exclusivement sur les compétences requises, ce qui constitue aussi une manière de lutter contre les discriminations à l’embauche.