Les femmes éprouvent encore trop souvent des difficultés à concilier leur vie privée et un emploi, ce qui les exclut parfois du marché du travail. À l’occasion de la Journée internationale des Femmes du 8 mars, la Confédération européenne des Syndicats lance une série d’actions pour obtenir une réglementation européenne en la matière sous le hashtag #IwantworklifeBalance.
La Commission européenne a rédigé une proposition de directive qui est actuellement en discussion au parlement européen et dans les États membres. La CGSLB demande à la Belgique de soutenir cette initiative destinée à permettre aux travailleurs et plus particulièrement aux travailleuses de mieux combiner vie privée et carrière professionnelle. Même si ce sont surtout les femmes qui en souffrent, il ne s’agit pas d’un problème exclusivement féminin. Les femmes consacrent en moyenne 10 heures par semaine de plus que les hommes aux tâches ménagères, ce qui rend l’exercice d’un emploi à plein temps plus complexe.
Après la naissance d’un enfant, l’affaire se complique encore, notamment parce que les jeunes papas ne peuvent (veulent ?) prendre que quelques jours après l’accouchement et qu’ils rechignent encore plus à demander un congé parental. Beaucoup de jeunes mamans passent alors au travail à temps partiel. Cette dynamique est l’une des causes de l’écart salarial entre hommes et femmes et de la différence de pension qui s’ensuit.
Si les femmes s’insèrent structurellement moins sur le marché du travail, elles se constituent tout aussi structurellement moins de droits à la pension, avec tout ce que cela implique. Un meilleur équilibre entre vie privée et carrière professionnelle contribuera donc à ramener un peu plus d’équité entre femmes et hommes sur les lieux de travail, mais serait également indispensable pour lutter contre l’appauvrissement des femmes âgées.
Un projet de directive
La Commission européenne se propose de poursuivre les mêmes objectifs : éliminer les discriminations entre hommes et femmes sur le marché du travail en facilitant la combinaison vie privée/carrière professionnelle. Elle espère y arriver en incitant les hommes à recourir plus nombreux et plus souvent aux congés thématiques. Une répartition plus équilibrée des tâches liées à l’éducation permettrait au père de nouer un lien plus solide avec l’enfant tout en offrant à la mère de meilleures chances d’épanouissement sur le marché du travail.
Concrètement, la Commission propose ce qui suit :
- au moins 10 jours de congé postnatal ;
- au moins 4 mois de congé parental par parent, non transmissible entre parents ;
- au moins 5 jours de congé de soins par an ;
- le droit pour ceux qui apportent des soins ou les parents d’enfants jusqu’à 12 ans d’obtenir plus de flexibilité en matière de durée du travail, d’horaires et de lieu de travail.
Peut mieux faire
La législation belge satisfait déjà en grande partie à ces exigences. Il y a pourtant encore moyen d’améliorer le sort de nos travailleurs et travailleuses. La Commission demande ainsi de porter les allocations en cas de prise de congés thématiques au niveau des indemnités de maladie. Voilà qui signifie une sérieuse augmentation puisque l’indemnité actuelle équivaut à 818,56 € brut par mois ! La Commission a par ailleurs calculé que ces mesures augmenteraient tellement le taux de participation des femmes au marché du travail que ce dernier compterait 1,4 million d’actifs en plus d’ici 2050 et que le PIB de l’Union européenne croîtrait de 840 milliards d’euros.
L’égalité hommes/femmes au travail est non seulement souhaitable sur un plan social, mais en plus elle favoriserait la croissance économique.
C’est l’intérêt de toutes et tous. Au sein de la Confédération européenne des Syndicats, la CGSLB soutient donc à fond cette proposition de la Commission en cette journée internationale des Femmes du 8 mars.