Les représentants du personnel et la direction de Carrefour Belgique ont réussi à conclure un préaccord sur la restructuration après plusieurs mois de négociations. Les délégués CGSLB ont approuvé le texte le jeudi 14 juin.
Que la N-VA, par la bouche du député Jan Spooren, se focalise sur l’âge de départ au RCC et laisse entendre que le personnel va pouvoir se la couler douce à partir de 56 ans, est non seulement contraire à la vérité, mais revient également à dénigrer les efforts des partenaires sociaux.
Tout au long des négociations, les syndicats et la direction de Carrefour ont fait preuve d’un grand sens des responsabilités. Ils ont recouru aux possibilités offertes par la loi pour atténuer les conséquences sociales de la restructuration. Rien de répréhensible à cela ! Le gouvernement a porté l’âge de départ au RCC en cas de restructuration à 60 à partir de 2020. Veut-il, en plus, supprimer les mesures transitoires ?
Le RCC coûte moins cher à la société qu’abandonner des travailleurs au chômage, car tant l’employeur que le travailleur continuent à payer des cotisations sociales.
Dans son style populiste, la N-VA parle expressément de prépension, un terme qui a été remplacé depuis plusieurs années par l’acronyme RCC pour Régime de Chômage avec complément d’entreprise. Les travailleurs en RCC sont des demandeurs d’emploi. Ils doivent rester disponibles sur le marché du travail. Ils ne sont pas à la retraite.
La N-VA ne communique que sur le RCC alors que le préaccord contient d’autres points importants comme le fait qu’il n’y aura pas de licenciements secs, qu’il n’y aura pas de fermeture de magasin jusqu’à nouvel ordre, que le nombre de départs initialement annoncé est passé de plus de 1 200 à un millier, que la polyvalence sera mise en place en douceur, après une période de test et en recourant à des volontaires…
Le plan initial de la direction a pu être sensiblement amendé. Il n’en reste pas moins que des salariés vont devoir quitter l’entreprise et que ceux qui restent vont devoir travailler autrement, mais ces changements seront négociés dans le temps et pas imposés immédiatement. De nombreux travailleurs ont exprimé leur gratitude à cet égard. La paix sociale est préservée. Nous trouvons étrange que des partis comme l’Open VLD et la N-VA qui s’érigent en grands défenseurs de la liberté de choix critiquent ouvertement un accord conclu entre un employeur et les travailleurs. Ce texte ne constitue qu’une étape du processus de concertation. Au cours des prochaines années, de nombreux dossiers importants pour les travailleurs de Carrefour devront encore être négociés.
Ce n’est pas précisément encourageant lorsqu’on constate que la N-VA et l’Open VLD veulent inscrire dans la réforme du marché du travail que le gouvernement veut achever cet été le « démantèlement des prépensions ». Alors qu’un accord est atteint dans la pratique pour éviter des drames, l’âge de départ au RCC sera déplacé vers le haut dans un peu plus d’un an.
En parlant de comportement inadmissible…