Solidarité avec les gens de terrain
« Devoir traiter des collègues comme des ‘pestiférés’, obligés de rester à l’extérieur des locaux pendant que l’on préparait leur matériel, a été très dur à supporter » se souvient Candice Lebleu, déléguée CGSLB et employée administrative chez ASD (Aide et Soins à Domicile) à Ath. « Nos équipes de soins ont été sensationnelles, prenant chaque jour le risque d’être contaminées par les patients et de ramener le virus en rentrant à la maison. »
Pour le gouvernement, les hôpitaux étaient prioritaires dans la gestion de la crise sanitaire, les entreprises de soins à domicile… moins, alors qu’elles devaient prendre en charge les patients à leur sortie pour leur prodiguer les soins nécessaires. Et là, ce sont nos collègues qui étaient en première ligne, sans masques conformes, sans gel, sans possibilité de se faire tester. Candice n’a pas imaginé une seconde rester à la maison pendant que les infirmières, les aides-soignantes, les aides-ménagères, les aides familiales et les gardes malades par pure solidarité et esprit syndical. C’était sa manière de signifier « je ne vous lâche pas, je vous soutiens ». Elle a maintenu le contact humain avec les itinérants, écoutant les récits des situations vécues par ses collègues, informant sur le chômage temporaire, les mesures de protection, relayant des demandes de congé parental Coronavirus.
La crise coûte cher à ASD, il a fallu investir dans le matériel de protection tout en subissant une diminution des rentrées. Des patients ont annulé des rendez-vous, suivant trop à la lettre les recommandations des autorités, des tas d’affections n’ont plus été décelées et n’ont donc pas pu être soignées. Sans doute resurgiront-elles dans les mois qui viennent. L’avenir s’annonce également compliqué en ce qui concerne la relève. Des tas d’étudiantes et d’étudiants n’ont pas pu être diplômés faute d’avoir pu achever leur stage et d’avoir obtenu un numéro INAMI pour exercer leur profession.
Maintenant que la crise se calme un peu, Candice Lebleu remet en avant l’exigence de revalorisation du personnel des soins de santé dans son ensemble. « Les gens ne demandent pas la lune, mais simplement la reconnaissance de la valeur de leur travail et de la pénibilité. »