La marge salariale maximale trop étriquée de 0,4 % et la volonté des employeurs de lier l’augmentation des pensions, des indemnités de maladie et des allocations de chômage les plus basses à l’accord interprofessionnel ont miné la négociation de l’accord interprofessionnel. Il n’y a pas de quoi être fier, mais il fallait bien s’y attendre.
Les modifications apportées à la loi de 1996 ont affaibli la position de départ des travailleurs par rapport à celle des employeurs. Alors que les subsides salariaux et les réductions de charges dont bénéficient les employeurs ne sont pas pris en compte, une marge de sécurité de 0,5 % ampute la marge totale disponible. Nos salaires sont dès le départ surévalués en comparaison avec ceux des pays voisins. S’ajoutent à cela quelques corrections artificielles qui réduisent la marge comme peau de chagrin au point d’empêcher toute augmentation un tant soit peu sérieuse.
Aussi longtemps que cette méthode de calcul ne sera pas corrigée, la négociation des salaires sera hypothéquée.
Nous ne pouvions rester sans réaction. Chaque organisation syndicale a choisi sa manière.
Parce que le gouvernement a annoncé une proposition de médiation, nous avons privilégié la sensibilisation sur l’appel à la grève. Cela fait partie de notre ADN. Tant que la discussion est ouverte, nous donnerons ses chances de réussite au dialogue social.
Nous devons persévérer sur cette voie parce que la population a besoin d’être rassurée et de pouvoir compter sur les accords entre partenaires sociaux, notamment en ce qui concerne des âges départ raisonnables en fin de carrière. Sans parler des nombreux travailleurs dont l’emploi est menacé. Des mesures de protection doivent être prises d’urgence pour les travailleurs qui sont victimes de la faillite de leur entreprise.
Une situation exceptionnelle impose des mesures particulièrement créatives ! 0,4 % d’augmentation brute c’est trop peu pour les travailleurs des entreprises qui se portent bien pendant la crise. Il y a moyen d’améliorer le pouvoir d’achat en attribuant des primes uniques, ou en augmentant la valeur maximale des titres-repas, ce qui n’est plus arrivé depuis 6 ans.
La période que nous vivons est particulièrement pénible, nous devons préserver ce qui peut l’être et négocier toute ce qui peut être obtenu. Soyez certains que, pour notre part, nous mettons tout en œuvre pour conclure des accords sociaux.
Mario Coppens
Président national