« 32 heures, 48 heures ? Personne ne travaille sur de vraies solutions pour les travailleurs ! »
Le Syndicat libéral n’est clairement pas convaincu par le projet de loi de l'Open Vld visant à abolir la limite légale de 100 heures supplémentaires par an, ce qui permettrait aux travailleurs de décider eux-mêmes de travailler jusqu'à 48 heures par semaine.
« Je me demande sincèrement ce que font les partis politiques. L'un demande une semaine de 32 heures, l'autre une semaine de 48 heures. Une chose est sûre, aucun d'entre eux ne travaille sur de véritables solutions pour les travailleurs », réagit Gert Truyens, Président national de la CGSLB.
La liberté individuelle a toujours été une valeur fondamentale de la CGSLB. Bien que cette proposition semble initialement s'inscrire dans ce cadre, elle donne plutôt un faux sentiment de liberté et crée potentiellement davantage d'abus sur le lieu de travail. « Beaucoup de choses sont déjà possibles en termes de flexibilité et d'heures supplémentaires. Le plafond imposé pour les heures supplémentaires garantit au moins qu'une concertation doit avoir lieu si l'on veut l'adapter. Si ce projet de loi peu judicieux devient réalité, la garantie de concertation disparaît et alors on en revient presque au Far West », ajoute le Président du Syndicat libéral. La CGSLB atteste également que la concertation fonctionne et peut être positive tant pour le travailleur que pour l'employeur. La preuve en est, l'accord interprofessionnel 2023-2024 qui autorise, en plus des 100 heures supplémentaires légales, 120 heures supplémentaires.
La CGSLB craint que ce projet de loi ne crée encore plus d'inégalités sur le lieu de travail. En outre, une semaine de travail de 48 heures est loin d'être possible dans tous les secteurs, ce qui entraînera d'énormes différences dans le pouvoir d'achat des travailleurs. Le Syndicat libéral remet également en question le caractère volontaire de ce projet de loi. « Les travailleurs pourraient adopter cette mesure volontairement, mais cela ouvre la porte aux employeurs pour qu'ils augmentent la pression sur leur personnel. Votre collègue le fait et vous non ? Nous ne devons pas en arriver là ! »
Le Syndicat libéral s'était déjà opposé à la proposition de Paul Magnette concernant la semaine de travail de 32 heures. Après cette proposition tout aussi pernicieuse pour le marché du travail, la CGSLB réitère son appel aux responsables politiques pour qu'ils écoutent les propositions qui ont réellement un effet positif sur l'ensemble du marché du travail à long terme, tant pour les employeurs que pour les travailleurs.
« L'individualisation des conditions de travail ne correspond pas à notre vision de l'avenir du marché du travail », conclut Gert Truyens.