Les délégués CGSLB réunis en Comité national le 1er décembre, ont décidé de donner toutes ses chances à la négociation d’un accord interprofessionnel. À une très large majorité, ils ont rejeté l’idée de participer à une grève nationale.
Notre slogan ‘Votre liberté, votre voix’ prouve encore sa pertinence. La décision est tombée après quelques dernières explications sur les mesures gouvernementales et les comptes rendus par les porte-parole des 17 plateformes zonales. Chacun a ainsi pu se prononcer en connaissance de cause en s’appuyant sur une consultation très large.
Il est vite apparu que la réforme de la loi de 1996 sur la norme salariale suscite beaucoup d’inquiétude auprès des délégués CGSLB. "Nous pouvons difficilement admettre que, pour la quatrième fois d’affilée, la marge de négociation d’augmentations salariales sera très réduite dans les années à venir. Que va-t-il se passer pour les travailleurs des secteurs qui réalisent de confortables profits ? Les bénéfices qu’ils ont contribué à dégager seront-ils exclusivement réservés aux actionnaires ? ", entendait-on parmi les délégués qui se déclarent en faveur de la libre négociation des salaires.
Les modifications de la législation sur les pensions, avec la moindre prise en compte des périodes assimilées, ont également déclenché des commentaires acerbes et poussé les militants à se réunir le 28 novembre dans les rues de Bruxelles. "Remettre en question les conditions acceptées par les travailleurs actuellement en prépension constitue une rupture unilatérale de contrat de la part du gouvernement".
Après quelques considérations sur les inconséquences de la politique gouvernementale ("il encourage les heures supplémentaires d’un côté et de l’autre il promet de rendre le travail tenable et de créer des emplois", "Pourquoi recréer des barèmes jeunes ? C’est discriminatoire !"), les délégués CGSLB ont exprimé leur crainte de voir les relations de travail s’individualiser dans un rapport direct entre l’employeur et chaque travailleur séparément. "La simplification des horaires à temps partiel témoigne, entre autres, de la mise sur la touche des représentants syndicaux".
Mario Coppens, Président national : "J’ai entendu à plusieurs reprises aujourd’hui les mots communication et sensibilisation." Sur le terrain, les délégués sentent que les travailleurs ont besoin d’informations fiables sur les intentions de ce gouvernement. Or, il n’est pas toujours facile d’expliquer rapidement les conséquences des décisions de ministres qui ne transmettent pas les textes définitifs du premier coup aux partenaires sociaux, alors qu’ils distillent des notes et des informations via les médias.
"Il est évident que nous devons mieux diffuser les résultats des actions syndicales, car elles ont effectivement servi à quelque chose. La loi Peeters sur le travail tenable/maniable a été sensiblement modifiée entre les premiers textes qui nous sont parvenus et la mouture finale, nous avons donc bien tenu notre rôle de défenseur des travailleurs !”
Le Président de la CGSLB espère pouvoir présenter, fin janvier, au prochain Comité national, un projet d’accord interprofessionnel. Il est important de conclure un AIP. Les gens attendent une amélioration de leur pouvoir d’achat après une longue période de modération salariale. Nous devons tout faire pour éviter que la limite d’âge pour partir en RCC et bénéficier des mesures de fin de carrière ne passe automatiquement à 60 ans."