A maintes reprises le gouvernement fédéral avait affirmé vouloir étendre les Flexi-jobs à d’autres métiers que ceux de l’Horeca. Ce sera désormais chose faite pour les boulangers et les bouchers. Les syndicats refusent l’engrenage de la précarisation.
Tout d’abord, les flexi-job affaiblissent la sécurité sociale de tous les travailleurs. Pour chaque heure prestée, une contribution forfaitaire de 25% est versée par l’employeur à l’ONSS. Bien sûr, ce statut donne accès à des droits sociaux (chômage ; pension ou maladie professionnelle, etc), mais c’est toute la collectivité qui les paie ! Etre défiscalisé de cette manière, c’est être en danger soi-même et mettre les autres en danger.
Ensuite, la création de ce statut échappe à la concertation sociale. Or, dans la concertation, le rôle des partenaires sociaux, travailleurs et employeurs, c’est aussi de mettre en place des gardes-fous : lutter efficacement contre le travail au noir, suivre les évolutions des jeunes travailleurs, des travailleurs plus âgés, des pensions complémentaires ou des maladies professionnelles. Le gouvernement organise un dumping social dans son propre pays. Il met en concurrence les flexi-jobeurs et tous les travailleurs du secteur de l’alimentation. Les flexi-jobeurs échappent aux règles barémiques dont le salaire minimum, mais aussi aux primes et aux avantages sociaux que permet l’organisation de la concertation. Ce statut n’est en outre conditionné à aucun objectif d’emploi. On navigue à vue !
Enfin, travailler comme flexi-jobeur c’est la garantie de rester sans qualification et sans formation. Or, les partenaires sociaux de l’industrie de l’alimentaire ont construit depuis des années dans la concertation une structure d’accompagnement des entreprises et des travailleurs pour créer des emplois durables et développer des métiers de qualité dans un environnement sanitaire complexe. Si l’industrie alimentaire est un secteur industriel en croissance c’est grâce à cette professionnalisation en continu. Veut-on mettre aussi en danger notre santé ?
Les flexi-jobs sont l’antithèse d’un travail décent, durable et accessible pour toutes et tous. Jobs, jobs jobs ? Ce statut ne crée pas d’emploi. Il les détruit par la création de petits boulot ! Il va chercher par la flexibilité à ce qu’il n’y ait plus d’emplois stables, mais des petites occupations desquelles vont vivre les travailleurs au jour le jour.
Le gouvernement s’en prend il directement à la concertation sociale ?
Les défis de l’e-commerce se passeront désormais des travailleurs et de leurs représentants… Les employeurs pourront en effet demain imposer le travail du dimanche et de nuit avec l’accord d’une seule organisation syndicale. Diviser pour régner ! En quoi sera-ce-t-il encore une concertation ? Où sont les garde-fous et une approche cohérente de ce défi au sein d’un secteur déjà rudement soumis à la concurrence ? La flexibilité doit pouvoir se négocier pour qu’elle puisse être justement appliquée. Le gouvernement fédéral vient juste ici d’instituer le chantage comme principe de concertation !