banner-oeso_0.jpg

La Belgique reste la championne de la pression fiscale malgré le « taxshift ». Une occasion manquée pour le gouvernement Michel

14/04/2017 - 14h

Le gouvernement Michel se félicite des chiffres de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) qui démontrent qu’en Europe en 2016, la pression fiscale n’a presque nulle part ailleurs autant baissé qu’en Belgique. Mais tempérons quelque peu l’euphorie des partis de la coalition : notre pays reste le champion de l’impôt parmi les pays de l’OCDE.

La Belgique fait partie des 35 pays de l’OCDE où le taux d’imposition a le plus diminué en 2016. Le gouvernement Michel y voit la confirmation de l’effet positif du taxshift. Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) a annoncé triomphalement : "Les efforts en vue de réduire la charge fiscale produisent leurs effets. Des chiffres de l’OCDE, il ressort que chacun en tire avantage et en particulier les revenus modestes.”

Tempérons toutefois cet optimisme. Tout d’abord, la pression fiscale reste énorme, comparée aux 34 autres pays de l’OCDE. Un travailleur isolé sans enfants voyait l’année passée 54 % de ses revenus partir en impôts. De tous les pays industrialisés, la Belgique connaît la pression fiscale la plus élevée. En ce qui concerne les couples avec enfants (1 revenu, 2 enfants) la charge fiscale est de 38,6 % ; seules la Finlande et la France font pire. Pour cette catégorie, la moyenne de l’OCDE est de 26,6 %.
 

Taxshift : la montagne a accouché d’une souris

La réduction de la pression fiscale est une illusion. D’une part, nos revenus nets augmentent, mais nos factures aussi. Les frais fixes tels que l’énergie, l’enseignement, l’eau connaissent une hausse sensible. Sans compter les effets durables du saut d’index sur notre pouvoir d’achat. Pour notre porte-monnaie, la réduction des impôts est une opération nulle, voire même une perte de pouvoir d’achat pour beaucoup.

Le taxshift du gouvernement Michel est une déception majeure, car il constitue avant tout une occasion manquée de rétablir l’équilibre budgétaire et de générer des surplus bienvenus. La charge fiscale qui pèse sur le travail a été réduite de quelques milliards qu’il aurait dû chercher ailleurs, par exemple en taxant d’autres sources de revenus jusqu’ici fort épargnée (grosses fortunes, capital, patrimoine, location d’immeubles…).
 

Pour plus de détails concernant les chiffres ::http://www.oecd.org/ctp/tax-policy/taxing-wages-20725124.htm

Choisissez un secrétariat CGSLB près de chez vous :
Ou trouver votre secrétariat en utilisant la carte