L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a publié le 14 juin son Étude économique de la Belgique. Même si nous ne sommes pas d'accord avec toutes les recommandations de ce volumineux rapport, une chose ressort en tout cas : l’OCDE recommande l’introduction d’un système de Dual Income tax progressive.
Dans le rapport, voici ce que l’on retrouve : “Dans le cadre d'une réforme fiscale plus large, il faudrait envisager de mettre en place un système d’imposition progressive dual, intégrant un barème légèrement progressif appliqué à toutes les formes de revenus du capital (différent du barème actuel d’imposition des revenus du travail), et un impôt sur les plus-values.”
Pour la première fois, la proposition du Syndicat libéral est reprise de manière très concrète, et pas par n’importe quelle organisation !
Petit rappel : dans notre système de taxation duale et progressive, les revenus issus du travail et ceux en provenance du patrimoine sont imposés selon deux systèmes distincts. Contrairement au système classique de la Dual Income Tax, nous y ajoutons l’application de taux progressifs, aussi sur les revenus issus du patrimoine. Ces taux sont toutefois moins élevés et moins diversifiés qu’en ce qui concerne les revenus du travail. Notre approche a pour but de rendre la fiscalité belge plus équitable et de diminuer les charges sur le travail du point de vue du travailleur.
La Belgique en tête du classement en matière de charge fiscale sur les revenus des travailleurs
L’OCDE a déjà fait savoir fin mai dans son rapport annuel concernant les ‘Impôts sur les salaires’ qu’il était temps de réformer la fiscalité en Belgique. Il en ressort que la Belgique est parvenue en 2021 à détrôner l’Allemagne et à prendre la première place concernant la charge fiscale sur les revenus des travailleurs. Pour un travailleur célibataire sans enfant, elle s’élève à 39,8 % de son salaire, le pourcentage le plus élevé de tous les pays de l’OCDE. Pendant ce temps, les plus-values sur actions et les revenus locatifs réels ne sont pas taxés dans notre pays, malgré les recommandations annuelles du FMI et de la Commission européenne. Pourtant, seuls 9, 8 % des ménages belges possèdent des actions cotées en bourse et la majorité des revenus locatifs est détenue par les 10 % des Belges les plus riches.
En raison de l’inflation galopante et des augmentations salariales limitées par le cadre strict de la loi de 1996, de plus en plus de travailleurs éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts en fin de mois. Ils doivent renoncer à une grande partie de leur salaire brut, ce qui crée des frustrations tout à fait compréhensibles. Le Syndicat libéral reconnaît qu’il faut suffisamment de recettes fiscales et de cotisations pour la sécurité sociale, mais un glissement des charges fiscales s’impose.
Il est temps d’introduire une taxation duale et progressive
Le gouvernement De Croo avait annoncé dès le début vouloir réformer la fiscalité afin de réduire les charges sur le travail. Pour la CGSLB, il y a urgence et nous revenons à nouveau avec notre proposition de taxation duale et progressive. Le fait que l'OCDE cite également cette proposition montre que ce serait la manière idéale de réformer notre système fiscal.
D’après nos calculs détaillés et réalistes, l’introduction d’un système de taxation duale et progressive générerait un glissement de la fiscalité pouvant rapporter 5 milliards d’euros. Les travailleurs gagneraient jusqu’à 90 euros nets en plus chaque mois. De cette façon, le taux moyen net d’imposition des personnes physiques chuterait de 2,5 points de pourcentage, permettant à la Belgique de ne plus être en tête du classement de l’OCDE.
Qu’attend-on encore pour agir ?