Les travailleurs qui demandent à bénéficier du crédit-temps pour s'occuper d'un parent malade peuvent s'attendre à être contrôlés plus sévèrement. Le gouvernent y voit un moyen de contribuer à boucher le déficit budgétaire. La CGSLB estime l'idée stupide, inefficace et contre-productive. Les ministres n'ont-ils vraiment rien d'autre de plus urgent à faire que persécuter les salariés ?
Le gouvernement Michel n'hésite jamais un instant à s'attaquer aux travailleurs. Il y a un an et demi, les allocations de crédit-temps non motivé ont été supprimées et l'accès aux allocations de crédit-temps de fin de carrière a été limité. Ces restrictions figurent même parmi les premières décisions du gouvernement Michel.
Où est la logique ? La seule formule de crédit-temps dont la durée pourrait être allongée, le gouvernement veut la soumettre à un contrôle plus strict avec l'appui des employeurs. Concrètement, l'attestation médicale que l'employeur tient actuellement simplement à disposition devra être transmise à l'ONEM. L'exécutif fédéral espère récupérer 10 millions d'euros par ce biais.
La CGSLB s'interroge sur le raisonnement du gouvernement. Pense-t-il que les travailleurs profitent du système en prétendant prendre un crédit-temps pour être aux côtés d'un enfant ou d'un parent malade ? Que les attestations n'ont pas été fournies à l'employeur ou que les médecins rédigent des certificats de complaisance ?
En ces temps où des générations de salariés vont devoir rester plus longtemps au travail et qu'il faudra revenir à des rythmes plus raisonnables pour y parvenir, le crédit-temps devrait être encouragé comme une manière de mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
Pour la CGSLB, ce ballon d'essai constitue une mesquinerie de plus. Son effet sur le budget est nul et sans doute même négatif, puisque le contrôle de milliers d'attestations entraînera des frais administratifs.
Le gouvernement ne ferait-il pas mieux de s'atteler à un autre ouvrage, à savoir réaliser un glissement d'impôt pour rendre la fiscalité plus équitable et dépister les fraudeurs ? Combien de Panama Papers faudra-il encore avant qu'il s'y résolve ? Il n'y a pas si longtemps, la Belgique a interjeté appel contre l'exigence européenne de récupérer les "excess profit rulings" dont tant d'entreprises ont profité. Les multinationales continuent à bénéficier de notre législation laxiste pour payer le moins d'impôts possible sur une partie de leurs profits. Le gouvernement belge est prêt à laisser tomber 900 millions pour ne pas fâcher les grandes entreprises !
Comprenne qui pourra : ce gouvernement cherche à réaliser des économies de bouts de chandelle sur le dos des travailleurs tandis qu'il renonce à récupérer des sommes considérables et s'accroche à des échappatoires fiscales indéfendables.