En juillet, des représentants de tous les États membres des Nations unies se sont mis d’accord sur un « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » (Global Compact for safe, orderly and regular migration). Cet accord mondial et général est le premier en son genre. Nous nous trouvons actuellement dans une situation où énormément de personnes habitent un pays autre que celui où elles sont nées.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) et le mouvement syndical international (Global Unions/GU, la Confédération syndicale internationale/CSI) ont contribué substantiellement à l’avènement de cet accord. La plupart des migrants dans le monde sont des travailleurs, et ce pacte comporte d’importants chapitres concernant le droit du travail des migrants et la migration des travailleurs en toute sécurité.
Dans ce document, les gouvernements prennent des engagements dans le cadre de l’Agenda pour le travail décent et ils seront plus attentif à la garantie de revenu et la sécurité au travail, y compris pour les travailleurs domestiques ou les migrants de l’économie informelle. Les États membres des Nations unies s’engagent à prévoir de meilleures voies de migration, à mieux protéger les travailleurs migrants contre les abus et à leur garantir des droits égaux (sécurité sociale, droits syndicaux, salaire égal …).
Pourtant, nous ne sommes pas totalement satisfaits de cet accord. À plus d’un égard, il reste en deçà des conventions de l’OIT ou du droit international, qui s’appliquent à tous les travailleurs. Les syndicats ne peuvent pas tolérer qu’un travailleur, migrant ou non, se retrouve dans une position précaire sur le marché du travail. Or, dans certains paragraphes, le pacte soumet les droits des travailleurs migrants à leur statut de séjour, et ils risquent de ne pas pouvoir faire appel à certains services publics, aux tribunaux du travail ou encore à l’inspection sociale.
Les GU et la CSI déplorent que le pacte ait pris cette tournure, car il porte atteinte aux droits des travailleurs et ouvre la porte aux abus. Le mouvement syndical international continuera à défendre les droits de tous les travailleurs migrants à tous les niveaux. Dans cette optique, nous nous réjouissons du fait que le pacte réserve une place aux syndicats dans le développement et la mise en œuvre des politiques migratoires.