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L’hiver approche, aidons rapidement les ménages et entreprises vulnérables

16/09/2022 - 13h

Le pire reste à venir, ce qui appelle une action urgente. Et pas seulement du côté des dépenses.

Les consultations entre interlocuteurs sociaux sur l’’affectation de l’enveloppe bien-être (budget 2023-2024 consacré à l’augmentation des allocations sociales) auraient dû commencer dès le printemps. En effet, la législation prévoit que l’avis des partenaires sociaux soit rendu avant le 15 septembre. Cette date est désormais dépassée, les représentants des employeurs ayant jusqu’à présent refusé toute négociation.

Cette semaine, ces mêmes représentants ont préféré faire pression sur le gouvernement pour qu’il réduise le budget prévu. Leurs propositions visant à limiter, suspendre ou retarder l’indexation des salaires et des allocations sociales, ainsi que l’arrêt des négociations salariales dans le cadre de la loi sur la norme salariale, ne leur suffisait pas. Désormais, ils s’en prennent au mécanisme protégeant les bénéficiaires d’allocations sociales, c’est-à-dire à l’enveloppe bien-être. Ils n’ont donc apparemment pas pris conscience de l’ampleur de la crise.
 

Aides supplémentaires nécessaires

En effet, avant même la crise du Covid-19, de nombreuses personnes isolées et des ménages étaient déjà confrontés à de graves problèmes de pouvoir d’achat, voire de pauvreté. De moins en moins de citoyens disposent de réserves suffisantes pour faire face à de nouvelles difficultés. Malheureusement, la guerre en Ukraine et les hausses de prix spectaculaires qui en découlent compliquent la situation. Les mécanismes d’indexation et la sécurité sociale ne peuvent que partiellement protéger contre ces nouvelles difficultés. Il est certain que les problèmes de pouvoir d’achat vont s’aggraver fortement en automne et, surtout, en hiver. La première question qui se pose est donc de savoir quelles mesures supplémentaires sont nécessaires pour garantir le droit de vivre dignement pour les personnes les plus fragilisées. Le budget légalement prévu pour 2023 et 2024 pour augmenter les allocations sociales des salariés, des indépendants et des bénéficiaires de l’aide sociale, doit absolument être sauvegardé et réparti dans les meilleurs délais. En ce qui concerne les travailleurs et les bénéficiaires de l’aide sociale, les syndicats ont transmis au gouvernement fédéral leurs priorités pour une répartition optimale du budget afin que les premières augmentations puissent prendre effet le 1er janvier 2023.

Nous le réaffirmons, nous n’accepterons jamais que l’on touche à l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales. D’autant plus que ce mécanisme ne préserve

pas intégralement le pouvoir d’achat, en raison des effets de décalage dans le temps et parce que l’indice santé ne tient pas compte de tous les coûts énergétiques supplémentaires. Une nouvelle dégradation ne ferait qu’empirer la situation des revenus de très nombreuses personnes seules, et des ménages.
 

Forfait énergétique de base à prix raisonnable

Au lieu d’aggraver la crise, nous attendons des gouvernements qu’ils prennent des mesures supplémentaires pour garantir le droit de vivre dignement. Nos propositions sont sur la table, tant pour freiner la hausse des prix de l’énergie que pour apporter un soutien supplémentaire aux revenus les plus faibles. Par exemple, à travers la pérennisation, l’extension et l’attribution automatique du tarif social, mais aussi en instituant un forfait énergétique de base à un prix raisonnable.

Chacune des Régions, dans le cadre de ses compétences, doit également consentir sa part de l’effort, bien coordonnée avec les politiques des autres gouvernements. Il va falloir resserrer les boulons à tous les niveaux de pouvoir. Les attentes et les besoins sont élevés, alors que le pire reste à venir, ce qui appelle une action urgente. Et pas seulement du côté des dépenses.

D’une part, cette crise nous apprend qu’un produit de base comme l’énergie nécessite plus d’encadrement et de contrôle par les gouvernements. D’autre part, pour des raisons budgétaires et d’équité, des mesures sont également nécessaires du côté des recettes. Certaines entreprises réalisent des bénéfices excessifs grâce à l’augmentation des prix et à la spéculation. La contribution de ces surprofits devra être abordée de manière explicite, notamment pour éviter un endettement public trop important.

Bien sûr, des entreprises souffrent de la crise actuelle. Nous reconnaissons la nécessité de mesures de soutien temporaires, tant pour préserver l’emploi que pour protéger le pouvoir d’achat. À condition que les aides aux entreprises soient ciblées et encadrées. Et que les mesures de soutien des pouvoirs publics s’accompagnent d’efforts de la part des actionnaires.

Nous demandons que des mesures soutenant le pouvoir d’achat des citoyens, ainsi que les aides aux entreprises vulnérables, soient prises dans les jours à venir. Nous devons traverser cette épreuve ensemble.

Olivier Valentin, Secrétaire national CGSLB
Marie-Hélène Ska, Secrétaire générale CSC
Thierry Bodson, Président FGTB
Elisabeth Degryse, Vice-présidente Mutualités chrétiennes
Jean-Pascal Labille, Secrétaire général Solidaris
Christine Mahy, Secrétaire générale et politique Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté
Bruno Vinikas, Vice-président du Forum Bruxelles contre les inégalités

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