Les grosses fortunes passent de nouveau entre les mailles du filet
Ce matin, la CGSLB a pris acte de l’accord budgétaire et du fameux « tax shift ». Bien que tous les détails ne soient pas encore connus, la CGSLB s’inquiète de nouveau du déséquilibre de cet accord. La CGSLB estime que ce « tax shift », dont on a tant discuté pendant des mois, est une occasion manquée. Il vise principalement les consommateurs et épargne une fois de plus les gros patrimoines.
Les cotisations patronales sur les salaires diminuent de 33 % à 25 % de façon linéaire et sans aucune garantie de création d’emplois. Des secteurs à fort coefficient de main d’oeuvre qui éprouvent déjà des difficultés au niveau de l’emploi bénéficient pourtant déjà d’une réduction considérable des coûts salariaux. Le gouvernement Michel signe donc un chèque en blanc aux employeurs. Cela nous mène vers l’enrichissement des entreprises certes, mais aussi vers l’appauvrissement de notre sécurité sociale. La modification des tranches d’imposition pour les bas et moyens salaires est louable. Il reste néanmoins beaucoup de questions sur la mise en œuvre et l’impact de cette mesure. Le renforcement de la taxe Caïman et l’instauration d’une taxe sur la spéculation de 6 mois n’auront guère d’impact budgétaire. L’augmentation de 2 % du précompte mobilier n’aura pas non plus d’impact budgétaire significatif.
Une nouvelle augmentation de 6 % à 21 % de la TVA sur l’électricité, qui est un produit de base pour tous les Belges, est regrettable. Tout le monde ressentira cette augmentation linéaire des impôts, mais ce seront surtout les ménages les moins nantis qui seront mis en difficulté.
Notre sécurité sociale est une fois de plus victime des décisions budgétaires. Les allocations sont de nouveau diminuées. La dégressivité des allocations de chômage est accélérée pour les personnes qui ne peuvent pas prouver 25 ans de passé professionnel. Les prépensionnés, déjà attaqués par les précédents mesures, sont de nouveau visés par le gouvernement.
Les dotations des services publics diminueraient aussi de 700 millions d’euros. C’est inacceptable pour la CGSLB. Les services publics sont déjà au bout du rouleau depuis des années.µ
La CGSLB attendait beaucoup plus de ce « tax shift ». C’était l’occasion de découvrir de nouvelles sources d’impôt. La CGSLB constate que le gouvernement opte de nouveau pour une politique d’austérité combinée avec des taxes linéaires sur la consommation touchant durement les plus faibles. Outre quelques écorchures, ce sont encore les plus riches qui s’en sortent le mieux.