Dans notre pays, si vous tombez malade dans les six semaines qui précèdent la date escomptée de l’accouchement, vous en subissez les conséquences par la suite. Ces jours sont en effet automatiquement convertis en repos de maternité. Le nombre de jours de maladie est ainsi déduit des quinze semaines de repos auxquelles les femmes ont droit en Belgique.
Le congé postnatal est ainsi réduit de quelques jours, voire de quelques semaines. Cette situation concerne en moyenne 1 mère (active ou demandeuse d’emploi) sur 10 sur le marché de l’emploi. Certaines mères peuvent ainsi perdre jusqu’à 6 semaines. Pour 1 mère sur 3, la nature du travail implique une reprise du travail après 9 semaines déjà, car elles sont écartées de leur travail pendant la grossesse en raison des risques trop élevés pour leur enfant à naître.
Le CFFB, la Ligue des familles, les 3 syndicats et les mutuelles demandent dès lors au prochain gouvernement d’intervenir. Le fait de se retrouver en incapacité de travail avant l’accouchement ne peut pas avoir d’impact sur le congé de maternité.
Nous exigeons que cette problématique soit abordée par le prochain gouvernement.
D’abord, cela encourage les mères à continuer à travailler le plus longtemps possible jusqu’à l’accouchement, en dépit des signaux donnés par leur corps ou les médecins. En outre, cela entraîne, entre les parents, une inégalité de traitement qui repose uniquement sur l’état de santé de la mère.
Les mères qui ont une santé un peu plus faible sont ainsi doublement sanctionnées parce qu’elles doivent reprendre le travail plus vite après l’accouchement que les mères qui ont pu continuer à travailler jusqu’à la date ultime de l’accouchement. Mettez-vous donc à la place de ces jeunes mères. Une situation qui d’ailleurs n’arrange pas non plus les employeurs, car il est possible que les mères concernées rechutent. Personne ne sort donc gagnant. La travailleuse certainement pas, mais l’employeur non plus !
Ce régime inapproprié doit donc tout simplement disparaître ! Les choses pourraient en effet être réglées différemment. Indépendamment de ce qui se passe avant l’accouchement, chaque mère doit avoir droit à 14 semaines de repos après l’accouchement. C’est un must absolu. Les moments que passent les jeunes parents avec leur nouveau-né sont essentiels pour le développement de l’enfant et pour la relation parents-enfant. Ces moments ne doivent pas dépendre de l’état de santé avant l’accouchement, car celui-ci est sans rapport avec la période qui suit la naissance. C’est pourquoi nous plaidons pour la suppression de cette pratique et pour l’assimilation des périodes d’incapacité de travail et d’écartement du travail à une occupation effective pour la détermination du congé prénatal. L’Etat fédéral a d’ailleurs fait ce choix pour son propre personnel.
Au prochain gouvernement : si vous pensez vraiment à la bonne santé de la population active et plus encore à celle des mères de ce pays : donnez aux jeunes mères le repos dont elles ont besoin. Elles et leur famille vous en seront reconnaissantes !
Mario Coppens (CGSLB), Miranda Ulens et Robert Vertenueil (FGTB), Jolien Pollet et Gaëlle Demez (CSC), Magda De Meyer (Vrouwenraad), Sylvie Lausberg (CFFB), Xénia Maszowez et Noémie Van Erps (FPS), Tanja Nuelant (Gezinsbond), Christophe Cocu (La Ligue des familles), Jean Hermesse (Mutualité Chrétienne), Jean-Pascal Labille (Solidaris)