Le dernier Comité national de l’année 2023 s’est tenu le 15 décembre à Tour et Taxis. Après avoir assisté à la présentation de plusieurs services centraux de la CGSLB, les votants ont élu Katrien Allaert en tant que nouvelle Secrétaire nationale.
Présentation des services
Après un discours d’introduction par le nouveau Président national Gert Truyens, différents chefs de services se sont succédés afin de présenter leur équipe et leurs activités respectives. Il s’agit de départements liés aux affiliés et qui collaboreront étroitement avec la nouvelle Secrétaire nationale (voir encadré). Dans un premier temps, Lisa Castelein a expliqué en quoi le Centre d’avis et de connaissance, ou Service Sécurité sociale, conseille et assiste nos collaborateurs sur les derniers changements législatifs en la matière afin qu’ils rendent le meilleur service possible aux affiliés. Ces derniers sont également représentés par le Centre d’avis et de connaissance dans les organes de concertation fédéraux relatifs à la sécurité sociale. Le service est également responsable pour la réalisation de simulations calculs en rapport avec les salaires et les pensions.
Autre service particulièrement important pour le service aux affiliés : le juridique. À ce titre, Ilse Veugen a annoncé que, parmi les 2500 dossiers juridiques se rapportant au droit du travail et à la sécurité sociale et introduits depuis élections sociales de 2020, son service en a traité 262 se rapportant aux procédures très précises en matière d'élections sociales. Ces différents points sont expliqués dans les différents numéros du Librement jusqu'aux élections sociales. Outre le traitement des dossiers, le service juridique forme les collaborateurs dans les zones, répond à leurs questions les plus pointues, met à disposition des aperçus de la jurisprudence et élabore de nombreuses publications.
Le paiement du chômage est sans doute la partie la plus visible des services de la CGSLB, un service qui doit donc être rapide et fiable. L’équipe de Sam Van Snick étudie, analyse et publie régulièrement les dernières mises à jour de la réglementation en matière de chômage. Afin que le Syndicat libéral continue d’assurer le paiement correct des allocations, la formation des collaborateurs aux guichets, anciens comme nouveaux, est également assurée. Le service propose enfin aux affiliés des tracts, dépliants et mails expliquant cette complexe réglementation.
Le service d'étude
Pendant le comptage des voix de l’élection de la prochaine Secrétaire nationale, le service d’étude a présenté diverses propositions dans le cadre des objectifs 2030. L’année dernière, le service a décidé non plus d’analyser les événements passés, mais sur base d'un suivi annuel d'une série d'indicateurs, de formuler des propositions pour atteindre des objectifs qui correspondent à la vision de la CGSLB pour le marché du travail, l’économie, la fiscalité, l’environnement, ou encore l’énergie. Comme l’a expliqué Arne Geluykens, chef de service, dans son introduction, cette vision se veut optimiste et sociale-libérale : une société dans laquelle la croissance de l’individu rayonne positivement sur la collectivité. Les conseillers du service d’étude ont ensuite pris la parole.
Concernant l’aspect économique, Maarten Boghaert a rappelé l’importance d’un équilibre entre les personnes (répartition de la croissance), la planète (durabilité) et les profits (croissance suffisante). Pour atteindre un meilleur équilibre, le Syndicat libéral propose la révision des subventions aux entreprises, lesquelles doivent aller davantage vers l’innovation pour des emplois durables. Investir dans les infrastructures publiques est essentiel, pourtant la Belgique est à la traîne sur ce point par rapport à la moyenne européenne. Ces investissements doivent être à la fois verts (durables), digitaux et sociaux et ne pas être financés par des économies. Le gouvernement devrait également revoir son système de dépenses et de recettes publiques, notamment en adoptant la Dual Income Tax progressive, laquelle apporterait en moyenne 112,5 euros nets par mois par travailleur, a précisé Martien Van Oyen.
Côté pouvoir d’achat, nous visons une augmentation de 10 % (7,5 % de salaire réel et 2,5 % de salaire net) d’ici 2030. Cet objectif est toutefois rendu difficile par la loi de 96 à laquelle nous nous opposons depuis plusieurs années. La révision de cette loi est donc fondamentale pour y arriver. La CGSLB propose ensuite l’introduction d’un dividende de salarié et l’augmentation du plafond des chèques-repas de 2 euros.
L’écart salarial est une autre problématique à laquelle la CGSLB souhaite s’attaquer, a indiqué Jean-François Lambillon. L’écart salarial peut se calculer de deux façons : corrigé sur base d’un temps plein, il s’élève à environ 8 %. Non-corrigé, et donc en prenant en compte le fait que les femmes travaillent davantage à temps partiel, il grimpe à 21 %. Cela s’explique non seulement par la différence de temps de travail, mais aussi parce que les secteurs où travaillent en majorité des femmes ont tendance à être moins valorisés (salaires plus bas, contrats plus précaires, moins de temps pleins). Il y a aussi des discriminations salariales au sens strict du terme (une femme qui occupe exactement la même fonction que son collègue masculin gagne moins que lui). L’écart salarial a tendance à se réduire, mais pas assez vite à notre goût, il faut aller plus vite ! Pour ce faire, la CGSLB favorise une approche à la fois juridique (évaluation de la loi du 22 avril 2012 et transposition de la directive européenne du 10 mai 2023 en la matière) et sociétale, en luttant contre les stéréotype (répartition des tâches ménagères, du temps consacré aux enfants), et en revalorisant les secteurs dits « féminins ».
En termes de discrimination à l’embauche, la CGSLB souhaite la réduire de 50 % d’ici 2030, en renforçant la CCT n°38 (obligation pour le recruteur de répondre par écrit sur les raisons du refus, et incitation des secteurs pour les amener à adopter des codes de conduite pour assurer une égalité dans le recrutement), et via une sensibilisation accrue des employeurs sur cette problématique.
Une fois passé le stade de l’embauche, il faut des carrières de qualité, avec une plus grande autonomie pour les travailleurs, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et des perspectives d’évolution. Il faut aussi réduire drastiquement le nombre de travailleurs qui qualifient leur état de santé physique et mental d’ « alarmant ». « Au niveau de la qualité des carrières, nous faisons marche arrière », alerte Koen Lemahieu, les travailleurs affirment qu’ils ont de moins en moins d’autonomie, de perspectives d’évolution et d’équilibre vie privée-professionnelle, surtout chez les ouvriers. Des solutions sont toutefois possibles : renforcer la CCT n°104 (plan pour maintenir ou accroître le nombre de travailleurs de plus de 45 ans) en prévoyant des sanctions pour les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations, et créer un cadre plus solide pour le crédit-temps et les congés thématiques.
Enfin, il faut réagir à l’augmentation du nombre de personnes en incapacité de travail de longue durée, a alerté Hadrien Vanoverbeke. Elles étaient environ 500.000 en 2022, un nombre qui a presque doublé en 10 ans, la faute à la dégradation des conditions de travail, combinée au manque de mesures de prévention efficace ainsi qu’aux adaptations des réglementations en matière de chômage et de pension. La solution est multidisciplinaire : la lutte contre le burn-out, l’accompagnement des malades en vue de leur réintégration (via une personne de contact), et les aménagements nécessaires à cette réintégration.
Katrien Allaert élue Secrétaire nationale
« Le succès de la CGSLB est directement proportionnel au succès des délégués », a prononcé Katrien Allaert dans son discours d’introduction devant l’assemblée. Cheffe du service formations du côté flamand, elle a longtemps côtoyé les délégués et affiliés qui participent aux formations. Elle comprend ainsi mieux que quiconque l’importance d’avoir du personnel bien formé pour fournir des prestations de qualité, avec des processus internes qualitatifs et uniformisés ainsi qu'une bonne communication et coordination entre les zones et les services centraux. « L’affilié est au centre de ces services », a-t-elle indiqué.
Katrien Allaert a ensuite énuméré les grands défis à venir pour le Syndicat libéral :
- contrer la critique de l'opinion publique sur les syndicats ;
- pousser les jeunes à s'engager syndicalement ;
- défendre les droits des personnes en incapacité de travail, des pensionnés et des demandeurs d'emploi ; renforcer ses liens avec le SLFP, en particulier en termes d’assistance juridique ;
- augmenter la proportion de femmes déléguées pour une meilleure représentativité de la société.
Elle a finalement récolté plus de 87 % des voix, lui conférant un solide mandat pour relever ses prochains grands défis.
Un grand bravo à notre nouvelle Secrétaire nationale !