Depuis le 24 février, l’agenda politique européen est dominé par l’invasion russe en Ukraine. L’Union européenne et, par extension, tout le continent européen se sentent menacés par cette démonstration de force imprévue de la Russie. Cette guerre marque un tournant dans l’histoire de l’Europe.
L’UE a réagi rapidement à cette invasion russe. Après 4 jours de conflit, elle a imposé de nombreuses sanctions économiques à la Russie. Pour une fois, elle ne s’est pas enlisée dans des procédures décisionnelles longues et lourdes. Vu l’urgence de la situation et l’escalade de la violence, l’Europe n’avait d’autre choix que de réagir vite et bien. Les sanctions imposées se sont accompagnées de discours forts des dirigeants européens à l’attention du Président russe, Vladimir Poutine. Bien entendu, l’Europe a également essuyé quelques critiques. N’a-t-elle pas réagi trop tard avec les sanctions ? N’était-il pas possible d’anticiper cette attaque de la Russie ? N’aurait-il pas fallu envoyer plus vite de l’aide et du soutien aux Ukrainiens ? Au cours des prochains mois, ces questions seront sans aucun doute commentées et analysées en profondeur. Commençons toutefois par nous intéresser à notre réaction face à ce conflit, en tant que syndicat belge, en collaboration avec la Confédération européenne des Syndicats (CES).
Tous victimes
En tant que membre de la CES, nous ne pouvons que constater que la population ukrainienne est la grande perdante de cette lutte de pouvoirs géopolitique. C’est tout d’abord un sentiment de solidarité qui domine chez les syndicats européens. La CES et la CSI (Confédération syndicale internationale) nous ont dès lors demandé de fournir un soutien matériel et pratique aux Ukrainiens, en plus des manifestations et protestations. Un fonds de solidarité a dès lors vu le jour. Malheureusement, le peuple russe est lui aussi victime de ce conflit. Malgré la répression et la censure en Russie, il y a déjà eu plusieurs protestations dans le pays contre la guerre menée par le Président Poutine. Les fortes sanctions imposées à la Russie engendrent d’énormes conséquences sociales et économiques pour l’économie européenne et mondiale. En tant que syndicat, nous plaidons pour que les travailleurs, qu’ils soient Ukrainiens, Russes ou Européens, ne soient pas les perdants et qu’ils ne doivent pas payer le prix de cet affreux conflit. Nous demandons à tous les gouvernements que ce soient les épaules les plus larges qui en supportent les coûts, aussi dans cette situation.
Afflux de réfugiés
Conséquence directe de la guerre, de nombreux Ukrainiens fuient leur pays, en direction de l’Europe de l’Ouest. Dans ce cadre, avec la CES, nous avons demandé aux institutions et gouvernements européens d’accueillir le plus humainement possible ces victimes. Le passé nous a déjà montré que la migration est un thème épineux au sein de l’UE. Vu la situation exceptionnelle, nous appelons à faire preuve de solidarité et d’humanité.
Les syndicats ukrainiens en première ligne
Nous tenons également à souligner le dévouement et le courage incroyable dont font preuve nos collègues des syndicats ukrainiens (FPU et KVPU). Ils apportent nourriture et abri à la population au milieu de l’invasion russe et des attaques qui ont gravement endommagé habitations, lieux de travail et infrastructures. Ils ont ouvert grand les portes de leurs bureaux dans tout le pays aux personnes cherchant refuge ou blessées dans le conflit.
Les syndicats des pays voisins de l’Ukraine, et au-delà, se sont immédiatement lancés dans l’action, pour trouver des logements et collecter de la nourriture pour les réfugiés. La CES et la CSI organisent également une Journée d’action européenne et mondiale pour la paix le 15 mars à Bruxelles et dans d’autres villes.