En compensation de l’augmentation de la TVA et des accises, une enveloppe de 50 millions a été dégagée par le gouvernement pour des corrections sociales, pour moitié dédicacée à l’augmentation du revenu d’intégration sociale et pour l’autre à l’augmentation des pensions les plus basses. Toutefois, le Ministre Bacquelaine propose maintenant de limiter cette amélioration de 25 millions aux pensions minimas, c’est-à-dire lorsque la carrière est complète (45 ans de carrière) et comporte un nombre minimum de jours réellement prestés.
On sait qu’en Belgique, les pensions sont déjà parmi les plus basses d’Europe. Cette proposition est discriminatoire avant tout pour les femmes car elles parviennent plus difficilement à avoir une carrière complète. En 2014, 75 % d’entre-elles n’avaient pas mené une carrière complète.
La « correction sociale » que le gouvernement prévoit représente donc une gifle en plein visage de celles et ceux qui parviennent péniblement à joindre les deux bouts. Seuls les pensionnés avec une pension minimum, 45 années de carrière et un nombre minimum de jours de travail réellement prestés sur leur carrière, recevront 1% d’augmentation de leur pension.
Dans les faits, une grande majorité de personnes ne pouvant prétendre à une carrière complète ne bénéficieront pas de cette mesure : les femmes, la plupart des pensionnés, les malades, les demandeurs d’emploi, les prépensionnés, les victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
Ceci est inacceptable. Nous voulons faire pression sur le gouvernement Michel afin qu’il corrige ses mesures.
Nous exigeons une véritable compensation sociale pour toutes les allocations, de façon à ce que l’augmentation des factures puisse réellement être neutralisée. Nous ne voulons pas que certains aient à choisir entre se chauffer ou se nourrir.
Dans son accord de gouvernement, Le gouvernement Michel s’est pourtant engagé à « intégrer la dimension de genre dans chaque domaine politique afin d’éliminer les inégalités existantes et d’éviter de créer ou de renforcer des inégalités entre les femmes et les hommes dans la politique publique (gender mainstreaming) ». En adoptant cette mesure, il fait exactement l’inverse.
La FGTB, la CSC et la CGSLB exigent une pension digne et décente, qui permette à tout un chacun de vivre. Nous demandons aussi que toutes les discriminations sur le marché du travail soient supprimées pour que les femmes aient enfin la perspective d’obtenir une pension égale à celle de leurs collègues masculins.