Au 1er février 2020, comme chaque année, la SNCB adapte les tarifs des cartes train et des abonnements dans le respect des conditions prévues dans son contrat de gestion. Les prix des cartes trajet et des cartes train mi-temps augmentent de 2,78 %. Pour la Key card (+ 12,5 %) et Railease (+ 25 %), la hausse tarifaire est plus importante encore. C’est un frein à la réalisation d'un transfert modal au niveau des déplacements domicile-travail. Le Conseil national du Travail (CNT) et le Conseil central de l’économie (CCE) regrettent cette décision.
Ils invitent aussi la SNCB à améliorer la qualité de son offre dans l’ensemble, mais surtout pour certains groupes cibles :
- Le Railease (combinaison voiture de société + train) doit être rapidement ouvert aux travailleurs disposant d’un budget de mobilité ou d’une indemnité de mobilité.
- En cas de maladie ou de changement d’employeur, les conditions de remboursement des abonnements de train destinées aux déplacements domicile-travail doivent être beaucoup plus souples.
- Les billets de validation (Railease, Key Card…), pour l’instant uniquement disponibles sur papier, doivent être digitalisés. Grâce à la digitalisation et la simplification administrative, tout sera plus facile et au bénéfice des usagers.
- Un abonnement de parking SNCB à un tarif préférentiel aussi pour les travailleurs avec une carte train mi-temps.
- Les jeunes qui étudient et travaillent en alternance doivent pouvoir bénéficier des tarifs scolaires plus avantageux pour leurs déplacements domicile-école en train.
Le CNT et le CCE souhaitent par ailleurs pouvoir discuter régulièrement avec la SNCB des éventuels changements dans son offre pour les navetteurs et avec les quatre opérateurs de transport public d’une offre intégrée de transports publics dans notre pays. Les Conseils demandent de faire en sorte que les tarifs des abonnements combinés soient plus avantageux qu'actuellement, et que les voyageurs qui utilisent plusieurs moyens de transport sur leur trajet n’aient besoin que d’un seul titre de transport. Les Conseils demandent de soumettre les cartes train mi-temps à la même formule d’adaptation des prix que les cartes train trajet. Les tarifs avantageux pour les usagers réguliers tels que les navetteurs et les jeunes étudiants doivent être maintenus.
Le système actuel volontaire 80/20, où l’État prend à sa charge 20 % de l’abonnement de train 2e classe, doit selon le CNT et le CCE pouvoir être mieux financé avec une enveloppe ouverte et être élargi à tous les abonnements combinés (pour l’instant uniquement pour la combinaison SNCB/STIB, et pas pour SNCB/TEC et SNCB/De Lijn). Bien entendu, il revient au gouvernement fédéral et aux gouvernements régionaux d’alimenter ensemble l’enveloppe publique destinée au financement du système 80/20 élargi.
Lorsque les tarifs augmentent, les voyageurs le sentent directement dans leur portefeuille, mais ils doivent aussi pouvoir compter sur une amélioration du service. Les Conseils demandent dès lors à l’État fédéral d’imposer à la SNCB, un objectif de ponctualité plus ambitieux qui reste néanmoins réaliste. Le gouvernement doit décrire le mode de calcul de cet objectif de manière transparente dans le prochain contrat de gestion. Il est clair que cela doit changer. Le calcul de la ponctualité doit correspondre à ce que vivent les voyageurs. L’idéal serait d’avoir une norme européenne uniforme pour la mesure de la ponctualité.